Un enseignant heureux peut changer le monde
L’état d’esprit de la méditation se prolonge en étant attentif à sa façon d’être au moment présent. Il se passe alors un phénomène étonnant, on s’intéresse moins à sa personne. En fait, c’est juste que l’on s’est connecté à quelque chose de plus grand que soi. J’ai vécu cela dans le cadre de mon travail dans des lycées en Asie où les conditions d’étude sont très dures. Notamment en Corée du Sud où j’ai enseigné à des milliers d’élèves la méthode superlearning basée sur des exercices de yoga et méditation que nous pratiquions au début de chaque classe. Les élèves se sont tous montrés enthousiastes, relaxés et créatifs. Des élèves m’ont dit qu’ils continuaient à pratiquer ces exercices de recentrage à la maison. Des années plus tard, j’ai rencontré « par hasard » des anciens élèves qui occupent maintenant des postes importants dans la société. Tous m’ont rappelé leurs bons souvenirs de ces séances au lycée.
L’écrivain et professeur d’université Simon Leys écrivait que « L’université, devrait être le lieu où les gens deviennent ce qu’ils sont vraiment« . Pour cela, l’éveil dès l’enfance est un pré requis. Mais l’école publique censée permettre à chacun d’apprendre, de s’orienter, de se découvrir, de choisir sa vie, n’y parvient pas. Remédier à ces immenses lacunes par l’éducation Néo-Humaniste(3) est un investissement essentiel pour la cellule familiale et aussi pour la grande famille humaine. De plus en plus de professeur des écoles se forment pour implémenter des exercices de yoga dans leur classe (voir Yoga, méditation et pleine conscience à l’école : éduquer au spirituel– Philippe Filliot Univ Reims avril 2019).
Relier spiritualité et éducation dans une perspective laïque est tout à fait possible. Il s’agit de se donner les moyens de vivre plus en conformité avec notre véritable nature humaine dont l’essence est pure félicité et l’expression d’amour universel envers les hommes, les animaux et les plantes. Être véritablement humaniste, c’est me semble t-il savoir manifester cette nature. Dans la pratique spirituelle de la voie vers le progrès et la félicité l’on transmet, avec cet idéal d’unité avec l’Entité cosmique qui nous guide, une éducation morale, parce que la pratique spirituelle n’est pas possible sans fondement moral(4).
Que l’on soit professeur, éducateur auprès d’enfants et d’adolescents ou simplement parents, je ne peux qu’encourager chacun·e à aller à la rencontre de son propre chemin dans cette direction de réalisation de soi et service aux autres parce que c’est à ce moment là que la vie prend tout son sens.
