Comment quelques clics pourraient changer le monde

Il y a quelques jours, j’ai reçu un email contenant une supposée blague sous forme de trois photos représentant une bouteille de Ricard, un musulman et une bouteille de Pastis51. Le texte posait la devinette de la différence entre les trois et puis la réponse écrite plus bas : « Il y en a deux qu’il ne faut pas noyer ! » Ce mail est le reflet d’un mécontentement populaire des français de souche qui semble-t-il sont sans autre ressource pour s’exprimer autrement. Au regard des sondages d’opinion, il apparait que dans la société française actuelle cette attitude représente aussi une mentalité qui prend de l’ampleur au fil des années. J’ai envoyé la réponse suivante aux adresses des expéditeurs.

Pour moi, ceci n’est pas une blague ou alors je la trouve du plus mauvais gout !
Le bon musulman (je ne parle pas de l’islamiste qu’il faut combattre) croit au même Dieu que moi. Ce n’est qu’une question de représentation, de sentiments et de culte, mais il est tout aussi respectable !

Cette stigmatisation d’une religion risque de banaliser encore plus « la lepénisation » sournoise des esprits ou la montée des partis d’extrême droit dans le monde. Si on veut rallumer les guerres de religion, souvenez-vous qu’entre protestants et catholiques, cela a été un bain de sang, pour arriver à une entente cordiale du vivre ensemble. Si on veut lutter contre les extrémistes, il faut respecter les 95-98 % de musulmans qui ne font pas autre chose que de vivre honnêtement leur religion. En France moins de 10 % de la population dite catholique exerce sa religion !

A ces « blagues » envoyées par emails anonymes ou colportées de vive voix en petit comité, certains rétorqueront que c’est pour rire… qu’on ne le pense pas vraiment… qu’on avait un peu trop bu ce jour-là, etc…Toujours est-il que les travers en soi ressortent toujours, d’une manière consciente ou non, un moment ou un autre de notre existence. En fait on passe son temps à mettre un voile sur certains épisodes douloureux de son passé, mais aussi sur une partie du monde qui nous entoure. Nous devons rester vigilants sur les risques d’une guerre politico-religieuse sur laquelle surfent des extrémistes de tous bords. Ces derniers gagneront leur combat électoral si chacun de nous ne fait attention à ses pensées et à son propre langage.

Je peux dire par expérience qu’il ne faut pas banaliser son comportement. Quelquefois même un simple regard, un geste, une mimique risque de propager des intentions (vraies ou supposées) qui créent dans l’inconscient collectif un sentiment de stigmatisation envers une population. Ces éléments de communication qui ne viennent pas du cœur contribuent à une réaction identitaire et insidieusement au repli communautarisme sectaire, lequel il ne faut pas l’oublier, a entrainé des actes extrêmes ces dernières années en France et ailleurs dans le monde. Les médisances, les querelles, les insultes, les actes de vandalisme, les meurtres et attentats continueront si nous ne changeons rien individuellement. Les conflits passés doivent amener chacun à essayer de comprendre les phénomènes actuels de notre société, même s’il est parfois compliqué d’apprécier à sa juste valeur  une personne dont les réflexes culturels ne sont pas les nôtres. Il faut un peu de temps pour ouvrir son esprit à l’altérité, accepter de remettre en cause les certitudes qui nous rassurent – et nous endorment.

Pour apprendre à vivre ensemble malgré nos différences (générations, races, religions, convictions…), il y a lieu d’explorer ses propres comportements et ses croyances. De les évaluer à l’aune d’autres valeurs philosophiques ou spirituelles, qu’elles soient d’origine d’Orient ou d’Occident.

Autrefois, il y avait les curés pour maintenir une réflexion sur les choses de l’esprit, puis les travailleurs sociaux ont pris le relai pour pallier « la misère psycho-sociale » des populations. Maintenant l’influence de la télé et d’internet à travers lesquels s’expriment des animateurs et des politiciens de bas instinct qui ne pensent qu’à s’accaparer le temps de cerveau disponible d’une tranche de population. Heureusement ces dernières années des scientifiques sont sortis de leur laboratoire pour se rapprocher du savoir intuitionnel et des pratiques des sages d’antan qui tous ont dit avec leurs mots que « c’est la pensée qui créée le monde« . Vous pouvez lire davantage sur ce sujet la série d’articles ici

La science de la spiritualité se fait jour à travers des enseignements diffusés officiellement dans les universités (D.U. « méditation et neurosciences » à l’université de Strasbourg) et dans des livres comme le best-seller de la journaliste scientifique américaine Lynne Mc Taggart <la science de l’intention> dans lequel elle fait une synthèse des dernières découvertes pour utiliser ses pensées afin de transformer sa vie et le monde.

Extrait relatif à la psychologie quantique:

 « on arrive à une quantité d’énergie inimaginable. Ce champ d’énergie géant, nous y sommes tous connectés, même aux plus lointains confins de l’Univers. Nous devons nous concevoir nous-mêmes comme autre chose qu’un ensemble d’éléments solides. Je ne suis pas seulement un paquet de cellules différent du vôtre. A un niveau quantique, nous sommes, vous et moi, comme des petits nœuds sur la même corde, nous faisons partie d’un immense champ d’énergie auquel nous sommes tous reliés : c’est cela la réalité qui nous englobe. Nous envoyons en permanence de l’information à ce champ de tous les possibles. Et c’est aussi par ce moyen que nous pouvons recueillir de l’information. C’est un réseau géant « 

Ainsi on comprend mieux le monde sensible et comment fonctionne l’intuition, les mouvements de foules et autres phénomènes psychiques. Puisque la « devinette » contenue dans le mail que j’ai reçu et circulant sur internet vise les pratiquants d’une religion et la politisation d’un phénomène de société, on peut se demander qui alimente le plus et le mieux ce vaste champ universel de tous les possibles, un religieux, un politicien, un humoriste ? Ainsi un bon musulman priera sincèrement son Dieu cinq fois par jour. Un bon chrétien se gardera à l’esprit « je récolte ce que je sème en pensée en parole et en action ». Un bon bouddhiste méditera avec son mantra signifiant « je suis ça, et tout arrive pour notre bien». Un bon hindou se dira « ôm, dans tout cet univers, je suis ce qui a été, est et sera». Un dévot aura la pensée suivante «ô Seigneur, manifeste toi-même pleinement en moi ». Là, attention à déterminer des limites raisonnables dans l’action car le risque de tomber dans le fanatisme n’est pas loin …

Sans doute chacun sans le savoir vraiment contribue plus ou moins profondément à ce réseau universel. Un athée devrait alors faire en sorte de ne pas laisser entrer dans sa psyché des influences médiatiques comme des emails véhiculant des  blagues » racistes, lesquelles pourraient induire la sclérose d’une pensée unique indésirable pour le bien commun. Puis une anesthésie morale plus ou moins profonde s’installe et amène à une banalisation des choses de la vie quotidienne qui ne contribue pas au mieux vivre ensemble.

Pour se protéger de ces influences insidieuses, il est important de garder l’esprit ouvert car ces habitudes malsaines seront plus douloureuses à extraire un jour ou l’autre. En effet, des médecins rejoignent des philosophes pour dire que c’est l’étape par laquelle chacun doit passer pour réaliser vraiment que sur cette petite planète notre vraie nationalité, notre vraie spiritualité à toutes et tous est l’humanité. Un humanisme renouvelé dont les concepts, les valeurs, qui discutées paisiblement, permettent de mieux comprendre les mécanismes de l’exploitation sociale, religieuse, politique de la société dans laquelle on vit. Ce neo-humanisme met en avant la psychologie pratique qui permet de comprendre l’évolution spirituelle, celle qui libère de la coercition mentale tant individuelle que collective.

Cet humanisme transcendant est une expression qui englobe l’affection non seulement pour tous les êtres humains mais aussi pour les animaux qu’ils soient de compagnie ou d’élevage. Mais ça c’est un autre sujet* qui a d’ailleurs été abordé par le magazine Le Point « viande: la nouvelle guerre de religion« . D’ici là, réfléchissons à deux fois avant de transférer des pourriels que nous recevons dans notre boite de messagerie.

 Henri DARMONY

*Lire aussi l’excellente étude sociologique, culturelle, économique et écologique du passionnant livre du journaliste Aymeric Caron dans lequel se gardant de tout prosélytisme et refusant les catéchismes de tout bord, il nous explique de manière limpide, pourquoi, un jour proche, la viande disparaîtra de nos assiettes.

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