Pour une libération définitive de tout ce qui nous plombe le moral, pour la reconstruction d’un monde durable, nous devrions mettre en pratique une spiritualité avec une approche novatrice appliquée sans dogme. Une des tâches les plus urgentes est de multiplier les efforts vers un Nouvel Humanisme. Cela devient possible au 21ème siècle avec les progrès de la science à condition d’exercer convenablement la raison et la créativité. Pour cela, il y a lieu de favoriser l’émergence d’une conscience éthique globale et spirituelle qui permettra à tous de vivre correctement sur notre planète sans sacrifier la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins vitaux. Pour arriver à ce renouveau collectivement, des étapes sont à franchir.
Vers un gouvernement mondial
De plus en plus d’experts s’accordent à dire que la crise financière et environnementale actuelle est le signe d’un dysfonctionnement fondamental de notre économie. Mais ces mêmes experts n’ont pas encore présenté d’alternative viable. Les vulnérabilités du monde sont de plus en plus exacerbées, notamment par les questions actuelles sur la sécurité et l’Intelligence Artificielle, celle-ci devrait être régulées par un gouvernement mondial en coopération. Les tentatives de coopération mondiale du XXe siècle, à savoir la Société des Nations et les Nations unies, constituent un pas dans la bonne direction, mais se sont révélées inadéquates (3). La corruption active et la corruption passive sont devenues une banalité pour des dirigeants du monde. Dans une étude de la Barcelona Graduate School of Economics montre que la révélation de scandales politico-financiers augmente les vols… dans les supermarchés, rapporte dans sa chronique, l’économiste Pauline Grosjean. Les comportements malhonnêtes des dirigeants politiques se répercutent sur nos décisions et jugements moraux dans la vie de tous les jours. Nous devrions exiger des politiques et de tous une moralité qui soit pratico-pratique.
Nous avons vu dans les chapitres précédents que les conséquences du réchauffement climatique ont le potentiel de détruire la paix, la démocratie, conduire à la guerre et à la dictature. Il nous faut donc un gouvernement mondial fonctionnant sous une direction éthique, inclusive et coopérative pour renforcer encore les partenariats internationaux. Pour un tel gouvernement, nous avons besoin de dirigeants bienveillants, motivés par un amour authentique de l’humanité et de tous les êtres vivants. Le courage moral dans l’adversité, l’altruisme et la sagesse pour conduire la société vers le bien-être collectif sont des qualités indéniables qu’un dirigeant doit posséder. En outre, il est important qu’il comprenne les valeurs humaines fondamentales et qu’il soit capable de traiter les autres sur la base de ces principes. Les valeurs humaines cardinales transcendent les doctrines religieuses et sont au cœur de toute civilisation humaine éthique.
Ces bons mots et les bonnes intentions ne doivent pas cacher l’ampleur du défi auquel la société mondiale doit faire face. Pour procéder aux changements nécessaires dans la société des femmes et des hommes du monde d’aujourd’hui et de demain, il faut un régulateur qui soit assez dur car les administrations et les entreprises n’innovent que sur la contrainte. Cela nécessite la formation et la montée en compétence de ce régulateur des politiques et des finances. Devant agir tant au niveau mondial qu’au niveau régional, il doit défendre son indépendance et faire preuve de probité. La combativité, le discernement sont nécessaires pour avoir de l’espoir, il s’agit d’aller vite tout en prenant le temps de réfléchir. Mais retarder les réformes de fond nous amène à une décroissance inexorable.
La Renaissance Universelle plaide en faveur d’un modèle d’économie juste qui permette un développement durable sur tous les continents ; pour des économies équilibrées et l’autosuffisance régionale ; pour un service public vert ; pour un conseil scientifique international indépendant valorisant la prévention de la santé par les méthodes naturelles de bon sens ; pour la promotion de l’éducation néo-humaniste (voir plus de propositions de la TUP ici). L’objectif étant de créer une véritable mutation du monde économique qui soit résolument orientée vers l’écologie sociale, celle qui sera demain la norme en mettant en place pour le bien de tous un modèle d’économie décentralisée, régénératrice, collaborative, fonctionnelle et circulaire. Pour réussir à bâtir une civilisation nouvelle, un ouvrage collectif d’auteurs (Retour sur terre-2020) dirigé par Dominique Bourg (universitaire et homme politique franco-suisse) propose 35 mesures dont l’instauration de quotas de consommations, la nationalisation des banques, l’agriculture paysanne, l’instauration d’une chambre dédiée aux enjeux de long terme …
Pour une vision économique alternative qui transcende à la fois le capitalisme et le socialisme tout en incorporant des éléments importants des deux, Prabhat Ranjan Sarkar a développé une théorie sociale et économique alternative qu’il a appelé la Théorie de l’Utilisation Progressive (TUP).
Cette théorie progressiste envisage un gouvernement mondial qui doit adopter une constitution mondiale. Cette Constitution mondiale inclurait une charte des droits, qui offrirait une protection complète aux plantes, aux animaux et au monde naturel. La charte des droits exigerait de chaque pays qu’il garantisse une capacité d’achat adéquate à sa population et qu’il garantisse à chaque individu les quatre droits fondamentaux suivants : le droit aux pratiques spirituelles, le droit à la protection de leur héritage culturel, le droit à l’expression linguistique autochtone et le droit à l’éducation. Malheureusement, ces droits ne sont pas tous présents au 21ème siècle dans bon nombre de pays du monde
Enfin, cette charte des droits garantit que la pratique de l’un de ces droits ne va pas à l’encontre des valeurs humaines cardinales et de l’éthique. S’engager en faveur des valeurs humaines cardinales signifie lutter contre toutes les formes d’exploitation et d’injustice qui suppriment, entravent ou freinent le développement global de tous les individus et de toutes les sociétés. À mesure que la conscience humaine s’élargit et évolue vers une renaissance universelle, un gouvernement mondial composé d’élus droits, honnêtes, incorruptibles, intègres, exigeant envers eux-mêmes, pourrait bientôt devenir une réalité.
Voici ce que déclare James Quilligan : « Le plan de P.R. Sarkar pour une gestion démocratique des ressources est la seule solution plausible »
Note : James Quilligan est analyste et administrateur dans le domaine du développement international depuis 1975. Il a été conseiller politique et écrivain pour de nombreux politiciens et dirigeants internationaux. Il est actuellement directeur général d’Economic Democracy Advocates.
