Pour une Renaissance Universelle

Exigence Pratico-Morale et Rationalité dans les Politiques de la Terre

Pour une libération définitive de tout ce qui nous plombe le moral, pour la reconstruction d’un monde durable, nous devrions mettre en pratique une spiritualité avec une approche novatrice appliquée sans dogme. Une des tâches les plus urgentes est de multiplier les efforts vers un Nouvel Humanisme. Cela devient possible au 21ème siècle avec les progrès de la science à condition d’exercer convenablement la raison et la créativité. Pour cela, il y a lieu de favoriser l’émergence d’une conscience éthique globale et spirituelle qui permettra à tous de vivre correctement sur notre planète sans sacrifier la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins vitaux. Pour arriver à ce renouveau collectivement, des étapes sont à franchir.

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Politiques du basculement à l’échelle mondiale

Les démocraties perdent du terrain, d’après Renée Fregosi (docteure en philosophie et en science politique). Entre 2015 et 2021, le nombre de démocraties est passé de 104 (63 % des pays de la planète) à 98 (soit 56 %). Faut-il y voir une tendance au durcissement de la mentalité des dirigeants qui imposent leur point de vue ? ou l’anxiété d’un peuple qui, cherchant la sécurité, préfère se ranger derrière un pouvoir autoritaire ? Il y a des explications à ces tentations et menaces autoritaires qui agitent nos sociétés.

La bienveillance dans notre monde contemporain est une nécessité à la fois pédagogique et politique, parce que ces mots contiennent l’idée d’altérité et de respect. Malheureusement on constate que ces deux qualités sont de moins en moins présentes dans les hautes sphères de la société. L’attitude de certains politiciens et chefs de grandes entreprises n’est pas irréprochable. Les idéologies politiques et économiques vacillent car elles ne correspondent plus aux besoins fondamentaux des peuples. Il est urgent de trouver et implanter une autre idéologie. Quels sont les dangers si on n’agit pas rapidement ?

Le philosophe Lotfi Hadjiat (le librepenseur-4 avril 2023), nous avertit du danger d’effondrement de l’Occident. Il conclut sa démonstration de ce qu’est selon lui le vide et le plein cosmique qui nous habite en écrivant : « Quand l’exercice de la science est vertueux, il préserve la vie du sujet humain et sa possible émancipation spirituelle. Et quand cet exercice se laisse emporter par le vice, il perd le sujet humain et tout espoir de retrouver son essence divine … L’Occident s’est enfoncé trop loin dans un cercle vicieux pour pouvoir faire marche arrière, son effondrement est inéluctable ». Une exigence morale devrait donc s’imposer pour que vive la civilisation.
L’analyse philosophique est certes importante pour bien vivre, mais il est aussi nécessaire d’appréhender le monde tel qu’il est plutôt que de l’ignorer, de le travailler plutôt que de le consommer.

D’autres penseurs avaient averti que l’humanité est en grand péril, notamment le savant visionnaire et spiritualiste Prabhat Ranjan Sarkar dans un de ses discours donnés en 1979 lors de sa visite en Europe. Il encourageait les moralistes du monde à s’unir pour agir à une renaissance universelle.
 « aujourd’hui, la société humaine tout entière est confrontée à la crise de la civilisation dans son ensemble, et en particulier à une crise dans le domaine de l’existence. La société humaine doit maintenant décider si elle doit vivre ou mourir. Si l’on encourage ce genre d’attaques et d’intolérance, l’humanité n’a pas d’avenir – l’avenir est sombre, l’avenir est scellé pour toujours. Mais vous savez, je ne suis pas un pessimiste. Je suis toujours un optimiste ». 

Nous vivons actuellement des événements planétaire qui amènent à une évolution sans précédent de la conscience. Nous serions à un moment clé de l’histoire de l’humanité que l’on va vivre entre maintenant et la fin du 21ème siècle et c’est de cela qu’il faut se rendre compte dans ce processus de transformation inédit.

Aujourd’hui le soi-disant monde libre fait grand cas de la victoire de la démocratie, et de son corollaire, le système capitaliste. Pour des peuples du monde, la démocratie politique est devenue un vaste canular. Dans bien des pays, les dirigeants arrivent au pouvoir par promotion outrancière des médias détenus par une oligarchie et contre la volonté profonde du peuple. Bien qu’elle soit de moins en moins légitime, l’oligarchie politique s’accroche à ses privilèges, comptant sur l’ignorance et l’inertie des électeurs pour se maintenir au pouvoir. Malheureusement pour elle, une partie des électeurs a décidé de sortir de leur ignorance, et de s’instruire notamment auprès de professeurs d’université éclairés. Parmi d’autres le Dr Ravi Batra, inspiré par le grand penseur spiritualiste Prabhat Ranjan Sarkar il a écrit des best-sellers comme La chute du communisme et du capitalisme ; Common Sens Macroeconomics.

Comme pour de nombreux penseurs et des travailleurs sociaux, la paix de l’esprit ne peut être possible que par l’empathie pour tous celles et ceux qui souffrent dans le monde. Elle se manifeste par l’engagement dans l’action de service pour apporter du changement positif au niveau local comme au niveau planétaire. Ceci nécessite aussi une réelle prise de conscience de la part des chefs d’état, des banquiers, des dirigeants des entreprises multinationales. En fait de tous ceux qui conduisent le monde avec des politiques impérialistes expansionnistes et exploitent les peuples en soudoyant les dirigeants locaux comme c’est le cas dans des pays d’Afrique et sur d’autres continents.

Notre terre et nos peuples traversent une période délicate mais la construction d’une société plus juste et plus libre est à notre portée. A cause de notre sottise, de notre réflexion primaire, nous n’avons pas réussi à résoudre les problèmes de l’existence matérielle. L’alimentation et l’approvisionnement matériel nécessaires sont en surabondance dans certains pays alors que des peuples entiers vivent dans la pauvreté. Notre terre a suffisamment de ressources pour assurer l’existence non seulement des êtres humains mais de tous les êtres vivants. Que ce soit dans les systèmes communiste ou capitaliste, dans un régime dictatorial ou démocratique, il est affligeant de constater que le but commun à ces idéologies politiques est de rester au pouvoir à tout prix.

Dans la plupart des pays, le pouvoir économique avec ses groupes de pression est plus fort que le pouvoir politique. L’expansion du capitalisme néolibéral dans le monde a pour effet l’augmentation continuelle de la marchandisation des choses, y compris de la main d’œuvre. Les pensées et les forces dominantes du capitalisme néolibéral qui nous viennent d’outre atlantique ne sont plus soutenables pour la majorité des gens. Les relations humaines se font peu à peu arracher leur valeur « intrinsèque » et sont transformées en marchandises sur un marché qui dicte leur valeur d’échange. Ce capitalisme devenu aujourd’hui mondialiste mène à l’exploitation et à l’asservissement des gens par la finance, il rend les gens comme des esclaves. Le communisme n’est pas mieux, il maintient le peuple sous oppression, il conduit les gens à la servitude.

Autre exemple, dans la plupart des pays du monde, nous constatons que l’imposition d’un cinéma vulgaire, de danses et de productions télévisuelles dégradantes, etc. joue un rôle considérable. Cette pseudo-culture est  lentement mais systématiquement imposée par les capitalistes. Leur seule motivation est d’exploiter et d’utiliser le public le plus ordinaire à des fins lucratives. Aujourd’hui en particulier, avec l’aide d’Internet, les capitalistes ont diffusé leur message et leurs tactiques négatives dans le monde entier. Ils saturent les réseaux et s’affirment dans tous les coins affectant des personnes innocentes qui ont été gravement touchées, en particulier des jeunes qui sont devant leurs écrans jusqu’à l’abrutissement.

Dans cette situation, les parents se trouvent démunis pour faire face à leur responsabilité éducative. De gros efforts pédagogiques sont à déployer dans les écoles pour enseigner l’utilisation (ou pas) des réseaux sociaux. Il serait bon de réfléchir sur le fait que les ingénieurs créateurs des réseaux sociaux mondiaux, conscients de l’impact dramatique de ces technologies sur le mental, ne donnent pas de smartphone à leurs enfants et ils les scolarisent dans leurs écoles privées qui n’utilisent pas l’ordinateur.

P.R. Sarkar a dit que le progrès scientifique ne devait pas prendre le pas sur la civilisation. Il a ajouté que chaque fois que la culture du plaisir prenait une ampleur trop importante, la civilisation serait détruite ; la cause étant que la science et les technologies avaient occupé une plus grande place que la civilisation. Dans leur quête constante d’expansion, les hommes acquièrent de plus en plus de connaissances. C’est bien dans un sens cependant lorsque ces connaissances ne sont pas renforcées par une perspective bienveillante et une motivation de bien-être pour tous, elles sont utilisées à mauvais escient. Déjà en usage dans certains pays, une surveillance généralisée par les hautes technologies qui, sous prétexte de plus de sécurité pour les citoyens, leur donnant l’illusion du meilleur des mondes, est ou pourrait être la dictature du futur.

Des intellectuels humanistes font le constat qui doit nous alarmer : « Aux totalitarismes du XXème siècle ont succédé la tyrannie d’un capitalisme financier qui ne connait plus de bornes, soumet Etats et peuples à ses spéculations, et le retour de phénomènes de fermeture xénophobe, raciale, ethnique et territoriale ». (Le chemin de l’espérance (2011) de Stéphane Hessel (Diplomate français) en collaboration avec Edgar Morin (Sociologue et écrivain français).

Face à ce crétinisme économique qui dégrade tous les problèmes politiques en question de marchés, il est urgent de rééquilibrer les forces pour sauver le monde. L’exploitation se poursuit tant que les gens pensent qu’ils sont eux-mêmes responsables de leur condition misérable. Dès qu’ils se rendent compte que c’est le système d’exploitation en place qui est en cause, la situation change. Les moralistes progressistes veulent le règne de la rationalité, de la justice et de la tempérance qui discipline les désirs et les passions humaines partout dans le monde. L’économiste américain Ravi Batra, auteur et professeur d’université, identifie les obstacles à la prospérité économique mondiale dans son livre The New Golden Age : The coming Revolution against Political Corruption and Economic Chaos. Pour éviter le chaos, nous devons œuvrer pour une renaissance intellectuelle dans une société universelle afin d’encourager le développement individuel et de permettre à chacun d’utiliser sa créativité. Celle-ci doit être utilisée de manière positive pour formuler un grand dessein au service de l’Humanité et non pas pour flatter l’égo.

« Les gens de la Renaissance devront élever la voix contre les intellectuels rusés et les politiciens hypocrites, et ils devront le faire maintenant. Et je souhaite également que vous vous engagiez tous sur la voie de la Renaissance, qui est pleinement soutenue par la rationalité. Que la victoire soit vôtre  » (P.R. Sarkar).

Face aux dangers du dérèglement climatique, à la fragilité du système économique mondial actuel et à une menace totalitaire ; au milieu des pollutions et des violences de toutes sortes ; le monde est de plus en plus compliqué et dangereux. Les solutions progressistes devant être trouvées au niveau international, il y a quand même de nombreux pays dans le monde où des politiciens égoïstes utilisent le nationalisme comme intoxication pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Le résultat est qu’ils ont mis leur pays et son peuple dans de graves difficultés. Pour guider un peuple vers un mieux-être et un mieux vivre, un leader politique ou un leader économique ne devrait pas concentrer autant de pouvoirs et de responsabilités entre ses mains, cela relève d’une conception fossilisée du pouvoir.

« Tant que l’homme se débat dans le corridor des opposés, il perd forcément de l’énergie, et par conséquent ne peut pas changer. » (jiddu krishnamurti)

Ce qui nous importe, c’est de constater le fait du conditionnement de l’esprit. Il faut sortir du dogme, intellectuel et religieux, pour aller vers une gestion par l’intelligence collective permettant une vision prospective pour la liberté, la vraie fraternité et sororité et la sécurité des individus. Alors, au-delà des changements qui émergent, il s’agit de reconstruire ensemble une société fondée sur des valeurs autres que celles du système capitaliste, dont l’essence est la guerre économique permanente, dans laquelle les acteurs privés accumulent et contrôlent des biens conformément à leurs intérêts et ceux de leur famille. Il faut d’ailleurs revoir la transmission de richesse par les grosses successions qui est un facteur important d’inégalité. Rappelons en passant que l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux pratiquée par des individus fortunés et par des grosses entreprises est immoral.

Les gouvernants qui ont permis le développement d’un néo-libéralisme s’occupent peu des perdants du système, il faut une juste redistribution. Il faut réexaminer la libre circulation des capitaux spéculatifs, en particulier des capitaux à horizon court. Notamment pour protéger les pays émergents qui sont régulièrement déstabilisés par des allers-retours massifs de liquidités sur leur marché, au gré d’événements extérieurs. Cela pénalise aussi l’économie mondiale et sa stabilité, et cela a souvent des conséquences politiques.

Pour une Renaissance Universelle, nous devons réformer ce capitalisme toujours plus cynique et décomplexé, organisateur du chaos, gestionnaire d’un prolétariat sans avenir, fait d’intérims, de petits boulots et de travailleurs jetables. Ce capitalisme néo-libéral est une idéologie hédoniste néo-laïque, aveugle et oublieux des sciences humaines, il est étranger à toutes les valeurs humanistes.

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