Bâtir une société de confiance

De plus en plus de personnes réalisent qu’il faut se méfier des pouvoirs et des contre-pouvoirs bâtis sur un modèle théorique limité à la satisfaction des besoins physiques et émotionnels. Ce qui compte vraiment c’est ce qui arrive malgré les systèmes de pouvoir. La réalité d’aujourd’hui devrait finir par transformer les modèles.

Ces dernières décennies, on est passé du règne de la qualité à celui de la quantité et de la logique vivante à une logique mécanique, à vivre à l’extérieur de manière hédoniste. Devant les excès de revendication de ses droits à consommer pour en fait gaspiller de la nourriture et abuser des services médicaux, il n’y a plus qu’un réel pouvoir à opposer : celui qui est accessible à tous, celui de la pratique intériorisée du moment présent. Cette pleine conscience du moment présent aide des millions de personnes à sortir de la prison de leurs pensées négatives et à vivre plus sereinement. La pratique de ces exercices vous aideront à ne plus tomber dans les schémas automatiques de la souffrance, des peurs et des jugements. Elle permet de développer la confiance en soi et aux autres.

Cette méditation permet de devenir un observateur de vos pensées, il vous aide à calmer votre esprit et avoir une concentration prolongée, à mieux « habiter » votre corps et en prendre soin. Cette pratique ancestrale de la méditation, au-delà de toutes croyances,  vous aide à être au contact avec cette force qui nous anime, à se relier à notre conscience supérieure source d’inspiration, à développer notre créativité. Partout dans le monde, de plus en plus de personnes pratiquent ces exercices connus depuis des millénaires, parce qu’ils sont non seulement scientifiquement prouvés bénéfiques pour la santé de chacun, mais aussi parce que la recherche d’un vrai bien-être durable, ancré dans le présent, n’a jamais été aussi intense.

Les belles pensées et les bons sentiments ne suffiront pas à guérir le mal qui gangrène le mental des super riches qui veulent sans cesse accumuler plus d’argent et de pouvoir. La forme de la société est en train de changer lentement et anonymement dans sa manière de penser, dans ses habitudes, dans son échelle de valeurs. Internet et autres cyber médias, s’ils sont bien utilisés, permettent d’accélérer ce mouvement d’une conscience de l’évolution vers un meilleur équilibre du monde globalisé.

Le bon sens est-il vers l’altruisme ou l’égoïsme ?

Les jeunes qui ont la critique facile contre tel ou telle politicien(ne) devraient se rendre compte que face à la violence du modèle productiviste et/ou à la « vulgarité » du modèle consumériste actuel, que l’on mette dans ces modèles, un peu de gauche, un peu de droite, un peu de social, un peu de nature, nous ramène toujours à la question fondamentale de l’homme et de ses valeurs.(voir l’article : « un problème avec nos valeurs »)

Etre politiquement de droite ou de gauche n’est plus de mise dès lors qu’il s’agit de sauver l’économie européenne face à la mondialisation. Jacques Attali propose « une écomomie positive dans laquelle le profit est un moyen et non une fin ». Il devient de plus en plus évident qu’il faut changer ce système économique mondialisé actuellement trop libéral et exploitant des populations qui ne demandent qu’à manger à leur faim. Certes, sous le capitalisme, il y a une expression pluraliste de liberté individuelle mais il manque une claire conception du potentiel humain. Un nouveau système devrait encourager le déve­lopp­e­ment harmonieux et total de la personnalité. Je rejoins les philosophes et les économistes progressistes qui, de plus en plus nombreux,  affirment que seule une  gouvernance mondiale, dont une Europe fédérale, permettra de réussir le tournant historique que vous devrez vivre, vous les jeunes responsables de la société de demain. Cette gouvernance collégiale nécessiterait cependant que leurs membres puissent être contrôlés et remplacés, s’ils ne donnaient pas suffisamment la priorité à l’intérêt collectif par rapport aux lobbies privés ou corporatistes.

Ce tournant demande des sacrifices de la part des nantis et du courage et de la détermination de la part de ceux qui veulent gravir l’échelle sociale. Il ne s’agit plus de faire de la politique politicienne mais  d’appliquer du réalisme à ses convictions. Ceux qui y parviennent sont ceux qui  diffusent des messages humanistes plutôt que ceux qui profitent du moindre petit faux-pas de l’adversaire pour faire valoir leurs intérêts égoïstes. Ceci est valable au sein d’une petite famille comme entre les partis politiques.

Faire de la bonne politique, c’est voir loin et insuffler le discours nécessaire pour entrainer le peuple, aussi râleur qu’il soit, aux changements mondiaux inéluctables. C’est établir des réformes structurelles pour un développement durable pour tous, c’est ce qu’ont fait les suédois. Il leur a fallu 20 ans pour retrouver des finances publiques saines et une compétitivité économique satisfaisante dans le contexte mondial d’aujourd’hui. Il leur a fallu accepter beaucoup de sacrifices.

Par ailleurs, je travaillais en Corée du sud lors de la crise économique asiatique de 1997. Ce pays de 40 millions d’habitants s’est trouvé en défaut de paiement de sa dette nationale. Les autorités coréennes ont dû faire un emprunt au FMI. Sans perdre de temps en critiques vaines contre leur gouvernement, les citoyens coréens sont allés déposer leurs bijoux en banque pour revendre cet or sur le marché mondial. En trois ans seulement, ils ont pu rembourser leur emprunt et renouer avec la croissance. C’est une nation aujourd’hui prospère.

Bien que ces deux pays aient une histoire très différente et un peuple éduqué avec des méthodes qui s’opposent, ils ont tous deux adopté le principe : « le marché autant que nécessaire, le social autant que possible ». En France, le modèle économique et social est présenté au contraire, à droite comme à gauche, comme étant « le social autant que nécessaire, le marché autant que possible ». Tant que les français refuseront de comprendre que si l’on ne stimule pas la croissance dont nous manquons cruellement, nous aurons une économie en berne et nous perdrons consécutivement, tous les extraordinaires avantages sociaux.

Certes, le contexte et les situations sont complexes et spécifiques à chaque pays du monde parmi ceux qui sont les plus touchés par les crises actuelles. Mais jusqu’à quel point doit-on considérer tous les multiples facteurs humains locaux, régionaux et mondiaux ?

De l’éclatement à la convergence

Plus personne ne peut contester la hausse des inégalités dans les années récentes. Principalement parce que les revenus des très riches se sont envolés. Avec retard et avec moins d’ampleur, la France suit le chemin emprunté par les Etats-Unis dès le milieu des années 1970 et la Grande-Bretagne quelques années après.

En 2007 avant la crise économique, Joseph Stiglitz  prévoyait l’éclatement de la bulle financière et ses conséquences. Dans son livre, « le prix de l’inégalité », ce prix Nobel d’économie américain explique les dangers de l’inégalité croissante aux Etats-Unis et en Europe qui divisent un peu plus chaque jour les 1% les plus riches et les 99% restants de la population du monde.

Cette inégalité perdure depuis bientôt un siècle car les super riches entretiennent la pauvreté. En 2011, un américain des Etats Unis d’Amérique sur sept reçoit des bons alimentaires parce qu’il n’y a pas d’emplois. Pendant le même temps dans ce pays modèle du capitalisme libéral, les impôts des milliardaires ont baissés de 50% ces vingt dernières années. De plus les lobbyistes qui soutiennent les campagnes électorales obligent les élus à maintenir les niches fiscales sur les fonds d’investissements spéculatifs.

Par ailleurs, lorsque dans des pays d’Europe du sud jusqu’à 50% de la jeunesse n’a pas de travail, les individus perdent leur capacité et le pays régresse ce qui à terme entraînera une récession économique et sociale dans toute l’Europe.  Pour construire un monde plus juste, les étudiants doivent garder leur esprit de critique constructive concernant notamment le contenu de leurs cours en économie, finance et sociologie, surtout si leur université (privées pour la plupart aux USA) ou leur grande école est financée par les milliardaires libertariens pour qu’on y enseigne prioritairement les bienfaits du capitalisme libéral pur et dur.

Il s’agit d’analyser les causes fondamentales pour trouver d’autres voies qui éviteront les récessions. Il y a des points communs à l’origine des crises dans les pays dits « avancés » : Amasser un excès de capital financier; accumuler des biens matériels de luxe; s’accommoder avec une économie souterraine et autres malversations; suivre des religions/des communautés diffusant des enseignements codifiés et érigés en dogme ; se complaire dans des habitudes diverses malsaines pour l’individu et le corps social, …

On constate que la compétition humaine excessivement exacerbée gangrène le système et pervertit  le mental. Ces attitudes et comportements relèvent souvent du sentiment d’insécurité à l’intérieur de soi : La peur de perdre ou de manquer, la peur du ridicule ou de l’abandon. L’angoisse devant un système qui s’est emballé, le désespoir, la peur de l’échec et la peur de l’engagement. De même la peur du métissage et des cultures étrangères sont aussi exploitées par la classe dominante. Il s’agit de lutter contre nos peurs et se forger des convictions humanistes pour mieux lutter contre les pouvoirs qui manquant de vision, imposent des « replâtrages » à court terme. Convergence et intégrité communicative sont des bases d’une vie saine en société.

La confiance en Soi et aux Autres

Pour se sentir libre et libérer ses énergies dans l’action, il faut dominer sa peur et la transmuter en Amour. Ce travail spirituel consiste à faire grandir l’Esprit dans la conscience en ayant une conception de la vie plus claire et la plus large possible, décloisonnée des religions. Les religions qui sont simplement des lieux identitaires ou un refuge culturel conduisent souvent au renfermement ou au fanatisme. Heureusement, quelques grands religieux du XX ème siècle (Gandhi, Martin Luther King, mère Theresa, Nelson Mandela, sœur Emmanuelle, …) ont compté pour la conscience collective. C’est  leur spiritualité nourrie par leur religion qui leur a permis de répandre un message très positif.  « Actuellement les religions se replient sur elles-mêmes car elles ont peur devant la globalisation et la concurrence […] La religion, devenue ritualiste aujourd’hui, pose plus de problème qu’elle n’apporte de solution lorsqu’elle n’est pas irriguée par la spiritualité» (Frédéric Lenoir – Historien, sociologue, écrivain- Directeur du magazine  Le Monde des Religions)
Comment pourriez-vous avoir confiance en vous si vous vous défiez de tous et de la Vie ?

La spiritualité ne s’exprime pas seulement à travers les religions. « La religion doit devenir partie intégrante de la vie. Il faut lui redonner du souffle. Un renouveau, un regain de vitalité lui sont nécessaires. Alors seulement, la compassion et l’amour pourront s’épanouir en nous » dit Amma.

La complexité de la mondialisation oblige à sortir de son cocon et à vivre des périodes de doutes et d’incertitudes durant lesquelles la foi en une aide providentielle est parfois utile. Ces synchronicités se manifestent souvent aux moments où l’on s’y attend le moins.  Une solution pour sortir des conditionnements, des préjugés voire de l’enfermement est de stimuler la confiance en soi par l’exercice de la créativité. Il s’agit alors de rendre abordable à tous les ados et les adultes les programmes pour le développement personnel. Ceci appelle à une remise en question des préjugés. Il est essentiel pour notre évolution spirituelle de devenir des hommes et des femmes à l’écoute et sceptiques quand nécessaire au sujet des idées reçues de nos cultures et véhiculés en dogmes. Pour mieux comprendre le monde qui nous entoure, il faut rendre abordable à tous l’analyse scientifique des phénomènes de la vie et du comportement des humains, incluant la science de la spiritualité comme guide à la conduite humaine (1). Cependant rien ne vaut les leçons de l’expérience en prise avec les réalités de la vie. Il est alors souhaitable de parcourir le monde à la découverte des modes de vie et de pensée de ceux qui nous sont très différents. La communication étant un facteur majeur à l’établissement de structures mondiales, la pratique courante de la langue anglaise est une nécessité pour tous ceux qui veulent se donner une chance d’intégration dans la communauté des Hommes de notre petite planète.

Un autre handicap à l’élévation de la confiance en soi est l’expression verbale, parce que le manque de mots est souvent à l’origine des maux, parce que le langage véhicule des valeurs. Je pense qu’il  faut dès le plus jeune âge entraîner les enfants (et leurs parents si besoin) à s’exprimer avec  un vocabulaire riche de sens et de nuances. Ceci afin d’acquérir davantage de souplesse d’esprit, de fluidité verbale permettant une meilleure affirmation de soi et qui soit respectueuse des autres. Alors avec la conviction que tôt ou tard la Justice est toujours victorieuse, on peut faire face et convaincre ceux qui nous dirigent. Les dirigeants du monde devraient aussi  maîtriser leurs propos qui peuvent mettre de l’huile sur le feu ou apaiser la douleur. L’éloquence, sans être la langue de bois, doit servir à faire avancer les consciences vers un monde plus juste pour tous.

Il faut ensuite rassembler les êtres humains autour des quatre vertus cardinales (justice, prudence, tempérance, force) pour développer un sentiment de solidarité collective le plus ouvert et le plus large possible. Edgar Morin dit : « Une société ne peut progresser en complexité que si elle progresse en solidarité ». La solidarité internationale ne peut réellement s’accomplir sans la démocratie économique. Celle-ci doit servir aux générations futures. Il s’agit de mieux répartir les richesses financières, matérielles, intellectuelles que l’on a contribué à créer par son propre travail. Si les riches et les puissants montrent qu’ils veulent bien partager le gâteau et prouvent pleinement leur bonne volonté, je pense que cela créera un mouvement positif pour plus de justice dans le monde. Alors agissons tel un jardinier, plantons de nouvelles belles plantes saines, arrosons-les quotidiennement pour qu’elles arrivent à  étouffer les chiendents poussant dans  le mental de ceux qui veulent toujours plus de profits.

Pour cela, nous devons  nous adresser aux dirigeants des grandes banques qui font tout pour préserver leur pouvoir de contrôle des affaires internationales et qui jouent l’argent des petits épargnants sur les marchés financiers mondiaux. C’est dans ce marché financier volontairement opaque que votre banque spécule avec les actions et les produits dérivés, que votre agence, à qui on a imposé des résultats, vous a peut-être vendus sans pouvoir bien vous en expliquer le contenu. Ce qui est dommageable encore, c’est que les profits de beaucoup de grandes sociétés internationales sont déviés vers les paradis fiscaux pour échapper aux taxes et aux impôts sur les millions de bénéfices qu’ils réalisent, pendant que la majorité des petits épargnants paie les taxes à la collectivité.

Il faut s’adresser résolument aux actionnaires avides de profit immédiat maximal, à ces individus, institutions et autres fonds de pensions par capitalisation qui sont majoritaires dans les grandes sociétés cotées dans les bourses du monde.  Quel  langage tenir à ces responsables qui dirigent le monde en contrôlant  notre argent?

Il pourrait être celui-ci : Lire la suite….> Appel aux actionnaires

(1)Un guide pour la conduite humaine – Prabhat Ranjan SARKAR
Meditation-Searching for the Real You by Dada Jyotirupananda  www.O-books.net

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici