Pour une Renaissance Universelle

Exigence Pratico-Morale et Rationalité dans les Politiques de la Terre

Pour une libération définitive de tout ce qui nous plombe le moral, pour la reconstruction d’un monde durable, nous devrions mettre en pratique une spiritualité avec une approche novatrice appliquée sans dogme. Une des tâches les plus urgentes est de multiplier les efforts vers un Nouvel Humanisme. Cela devient possible au 21ème siècle avec les progrès de la science à condition d’exercer convenablement la raison et la créativité. Pour cela, il y a lieu de favoriser l’émergence d’une conscience éthique globale et spirituelle qui permettra à tous de vivre correctement sur notre planète sans sacrifier la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins vitaux. Pour arriver à ce renouveau collectivement, des étapes sont à franchir.

Arrière
Suivant

Une autre vision du monde pour une communauté viable et universelle

L’humanité est au seuil d’un changement important. L’ancien ordre social et économique s’effondre et la nécessité de le remplacer par de nouvelles structures est plus évidente que jamais. Les crises créées par les guerres, les disparités de richesse, les pandémies mondiales et le dérèglement climatique ont amené le monde à un point critique, où nous sommes contraints de réfléchir à des changements systémiques.

Imaginons un être extra-terrestre qui nous regarderait, il découvrirait un monde de 8 milliards de personnes en train de grouiller pour produire de la richesse et à se battre pour la partager. Nous connaissons les ultras riches qui ne veulent pas partager mais nous savons aussi que dans ce monde inégalitaire de plus en plus de gens sont conscients qu’ils subissent les mesures d’exploitation prises par les dirigeants des grandes entreprises – et par des politiciens qui en sont dépendants pour le financement de leur campagne électorale, comme c’est le cas aux USA. Les grandes entreprises multinationales et les grands fonds d’investissement dominent le marché mondial. Nous devons rester vigilants à ce que leurs grands patrons et les banques centrales ne viennent pas à fixer eux-mêmes toutes les règles du marché, ce qui nous mènerait tout droit à la perte de nos capacités à vivre indépendamment d’elles. 

De tout temps, ce n’est pas l’opposition mais le conformisme et l’inertie qui ont été les plus sérieux obstacles à l’évolution des consciences. L’approche principale pour un changement est qu’il est nécessaire de sensibiliser davantage le public et de soutenir l’engagement citoyen pour construire le monde de demain. Pour ne pas tomber dans l’extrémisme réactionnel mais anticiper les situations inéquitables qui pourraient apparaître partout, une élévation de la conscience individuelle et collective des citoyens du monde est nécessaire. Pour des actions efficaces, l’union internationale des moralistes sans esprit de chapelle est nécessaire. Avec quelles affinités communes pourrait-on faire vivre durablement cette unité ?

Au fil de mes lectures et des événements que j’ai vécus ces quarante dernières années, dont vingt comme expatrié volontaire en Asie, quelque chose de « sacré » a fini par s’imposer dans mon existence. En faisant le constat sur la décomposition de valeurs qui étaient soutenues par la sacralité, j’ai retrouvé le sens nouveau du sacré pour ressentir l’espérance. Une forme de spiritualité qui peut transcender et qui n’appartient à personne, c’est une part irréductible de l’homme, même pour les athées.

Nous avons en commun que nous sommes tous nés sur cette terre. Les recherches en sciences cognitives, en ethnologie, en physique quantique et astrophysique, en philosophie… convergent vers cette grande découverte du troisième millénaire : tout est relié. On peut comparer le monde de l’humanité au corps humain. Dans cet organisme, des milliards de cellules, diverses dans leur forme et leur fonction, jouent leur part dans le maintien de la santé du système. Le principe qui gouverne le fonctionnement du corps est la coopération. Ses différentes parties ne sont pas en compétition pour les ressources ; au contraire, chaque cellule, dès sa naissance, est connectée à un processus continu : donner et recevoir. Ce processus se trouve aussi dans le fonctionnement du corps collectif dans lequel la conscience des masses évolue sans cesse.

Le secret du changement consiste à concentrer son énergie pour créer du nouveau, et non pas pour se battre contre l’ancien. Toutes les civilisations considèrent l’homme dans ses trois dimensions : corps, âme, esprit. Toutes, sauf la nôtre [occidentale] dénonce Michel Fromaget (anthropologue social, Maître de Conférence) qui considère qu’elle maltraite notre dimension spirituelle. Cette dimension est un état de conscience supérieur, c’est un nouveau monde rempli de joie et d’amour qui met l’accent sur des valeurs humaines essentielles telles que l’altruisme, le partage, l’honnêteté, la fraternité et l’empathie. Une personne spirituelle accepte que tout ce qui l’entoure est une expression divine qui s’expérimente à travers tout ce qui vit.

Je pense que ne pas réfléchir aujourd’hui à une nouvelle spiritualité non dogmatique en occident est une erreur, alors que celle-ci se développe dans d’autres contrées du monde. Par exemple le yoga, qui permet d’appréhender la totalité de l’être dans ses dimensions physique, mentale, sociale et spirituelle. En pratiquant le yoga on peut apaiser l’activité automatique du mental pour accéder à des dimensions plus subtiles de l’existence. Lorsque cet état est atteint, notre compréhension du monde change. Cette conscience de notre être, de notre place dans le cosmos, nous permet de transcender notre égo pour sortir du « JE » et devenir « NOUS ».

Les êtres humains ont besoin de retrouver leur unité dans des valeurs fondamentales invariables. L’enjeu, c’est l’épanouissement de l’être humain : La vie spirituelle relève d’une compréhension profonde de l’être humain, essentielle et vivante pour son évolution et son émancipation qui se démarque radicalement du discours religieux. En dehors de toutes religions, on peut pratiquer le lâcher-prise et accéder à une conscience immédiate. C’est ce que permet le yoga qui a ses origines porte une aspiration spirituelle visant une conception élargie de l’écologie intégrale qui réinstalle notre pensée de la Terre dans une méditation plus large sur la Création et l’Univers infini, bien plus vaste au-delà de la seule biosphère.

La méditation du yoga est un puissant outil d’accès à la pleine conscience. Par l’entrainement quotidien à cette pratique, on peut vivre l’instant intemporel d’énergie créatrice qui nous procure une conscience libre demeurant éveillée et lucide. Cette conscience éveillée correspond à ce qu’il y a en nous de divin et permet de comprendre la dimension cosmique. Le yoga intégral, avec l’hygiène de vie qui y est traditionnellement associée, dynamise et dans sa dimension psycho-spirituelle appliquée à l’action, il peut redonner à notre société, l’élan, la vigueur et la confiance dont elle a besoin pour se forger un destin au-delà des crises qui se présentent. 

Dans sa recherche de soi, chacun bâtit une compréhension intelligente du monde, de lui-même, et des relations entre les deux. L’acte de la prise de conscience que nous existons avec l’Autre est certainement le degré suprême de la Raison. Ainsi la célèbre expression du philosophe Aristote, la pensée de la pensée, noûs lintellect divin, désigne la partie la plus divine de l’âme qui permet de réaliser que nous ne sommes pas seul mais que nous sommes divinement aidés. C’est ce que l’on peut ressentir lors de l’initiation (diksha) à la méditation du Vidya Tantra Yoga. Cette initiation ne s’apprend pas dans les livres, elle est transmise oralement par un professeur qualifié*. Alors par la connaissance de lui-même, l’Homme peut utiliser son potentiel de conscience pour s’améliorer, progresser et s’élever vers ce qui le dépasse : la Conscience cosmique présente dans le Tout. 

Nous pouvons explorer le monde au-delà de la pensée. Dans ses ouvrages, Shrii Anandamurti nous détaille le fonctionnement du psychisme humain, son rapport avec l’univers et la Conscience cosmique. En tant que maître yogi, il a expliqué le processus pratique de la méditation incluant un siddha mantra* particulier. C’est par l’idéation appropriée accompagnant ce mantra, répété intérieurement, que l’élévation spirituelle est possible nous disent les yogis expérimentés. La science met en évidence les changements biologiques qui se créent dans le processus de méditation (Lire plus d’explications dans le chapitre sur La science des Mivrovita).

Pour créer un sentiment d’universalité des êtres et des choses, essayons de considérer que la vie est une Intelligence supérieure qui transcende la matière. L’évolution et les progrès de l’Homme sur le plan scientifique, intellectuel et moral, pourraient alors lui permettre d’atteindre un niveau de conscience favorisant un recentrage par rapport à sa nature profonde : plus grande harmonie avec la nature, recul des égoïsmes, plus forte solidarité entre les humains et tout le vivant.

Shrii Anandamurti nous dit que tant que la vie biologique nous anime, nous avons en nous-même une force immanente qui nous guide là où nous allons. De fait, nous sommes des migrants qui faisons un long voyage sur cette planète que nous avons tous reçu en héritage. Elle est notre seule maison, elle est notre projet humain cosmique dans ce monde du vivant. Notre mission est de la conduire avec un désir de préservation et de découverte comme l’avaient les anciens explorateurs et leur équipage sur des voiliers navigants sur une mer agitée : confiants et courageux, disciplinés et solidaires, parce qu’ils souhaitaient tous réussir ensemble. Comme eux, nous sommes en quête de découverte et de connaissances nouvelles. Nous avons toutes et tous un rôle dans la société et une responsabilité pour bien gérer les ressources naturelles que nous partageons afin de transmettre aux générations futures cette planète, et ses habitants, dans un meilleur état que nous l’avons trouvée.

Nous sommes tous embarqués dans le même bateau céleste. La fraternité qui doit nous animer est un universalisme et un humanisme qui s’applique autant aux relations humaines au quotidien qu’à l’étude de la place de l’être humain dans le cosmos. En gardant en tête cette idée commune, nous devrions créer un sentiment d’appartenance à une seule famille humaine dans laquelle nous dépendons tous les uns des autres. Ainsi de l’univers familial à la famille universelle nous pouvons œuvrer dans l’unité de tous et dans le Tout avec des valeurs d’humanité, partagées, pour une communauté viable.

« Ce que l’on pense, on le devient. Ce que l’on ressent, on l’attire. Ce que l’on imagine, on le crée ». (Bouddha)

La pensée, le sentiment et le comportement du vivre ensemble respectueusement est une part de la spiritualité présente chez tous les êtres humains. L’humanité de chacun est liée à l’humanité des autres. Par-delà cette approche subjective, nous devons appliquer des ajustements objectifs. L’acceptation de ce principe de l’unité de l’humanité exige l’élimination complète de tous les préjugés, qu’ils soient raciaux, culturels, religieux ou fondés sur le genre. Pour cela, nous allons voir dans les chapitres suivants ce qui peut constituer les socles nécessaires à la vie individuelle et à la vie collective.

Arrière
Suivant

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici