Pour une Renaissance Universelle

Exigence Pratico-Morale et Rationalité dans les Politiques de la Terre

Pour une libération définitive de tout ce qui nous plombe le moral, pour la reconstruction d’un monde durable, nous devrions mettre en pratique une spiritualité avec une approche novatrice appliquée sans dogme. Une des tâches les plus urgentes est de multiplier les efforts vers un Nouvel Humanisme. Cela devient possible au 21ème siècle avec les progrès de la science à condition d’exercer convenablement la raison et la créativité. Pour cela, il y a lieu de favoriser l’émergence d’une conscience éthique globale et spirituelle qui permettra à tous de vivre correctement sur notre planète sans sacrifier la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins vitaux. Pour arriver à ce renouveau collectivement, des étapes sont à franchir.

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Se préparer à la phase de création 

Un monde meurt, tandis qu’un autre est déjà en train de naître, d’où l’inconfort ressenti.
Le malaise ambiant que la plupart d’entre nous peut aujourd’hui ressentir trouve son explication dans cette mutation profonde, dans l’absence de prise de conscience de ce changement, dans le fait d’essayer de résoudre des problématiques d’un monde nouveau avec des méthodes, une approche et une vision d’un ancien monde. Comprendre cette mutation est donc l’enjeu de ce 21è siècle. Peu de personnes aujourd’hui la comprenne dans son acception globale. C’est pourtant impératif pour changer les choses et les accompagner au mieux vers un avenir souhaitable nous dit Aurélie PIET économiste, chercheuse indépendante et enseignante.

Actuellement beaucoup de gens influençables sont asservis aux réseaux sociaux sur lesquels peuvent circuler des photos fabriquées par des logiciels autonomes grâce à l’Intelligence Artificielle (IA). Ces photos – et bientôt des vidéos – étonnantes de réalisme propagent insidieusement de fausses informations induisant en erreur un large public. Ces robots représentent un danger à tel point que même leurs créateurs ne peuvent les comprendre, prédire et contrôler. L’emploi mal intentionné de ces machines autonomes conduit au dévoiement de la création. De plus, elles échappent aux organismes de régulation qui n’ont pas encore établi de normes sur l’IA, notamment pour la protection des données personnelles. Cette technologie aux mains des puissants de ce monde est dangereuse et inquiétante pour l’avenir. L’intelligence artificielle coupe toujours plus l’individu de lui-même et de ses besoins profonds, notamment le besoin spirituel. Développée dans un but utilitariste et mercantile, elle n’est pas un humanisme car l’homme sans morale oublie sa propre humanité et se comporte lui-même comme une machine, un robot sans âme

Nos esprits ne sont pas dans nos têtes ou dans nos neurones, ils circulent entre les individus et les générations, à travers des milieux toujours à la fois techniques, symboliques et sociaux. D’où l’importance de prendre soin de nos milieux numériques et de ne pas laisser une poignée d’acteurs hégémoniques et privatisés s’en emparer. D’où la nécessité, autrement dit, de faire du numérique une question politique et de transformer les technologies qui contrôlent nos cerveaux connectés, en des technologies réflexives et contributives, susceptibles de faire communiquer nos esprits. (Schizophrénie numérique –avril 2023- Anne Alombert, agrégée de philosophie, enseignante-chercheuse en philosophie).

Avec l’IA on perdrait la notion de hiérarchie entre le vrai et le faux, c’est une crise de la vérité. L’éducation néo-humaniste considère l’apprentissage comme un prolongement du développement naturel, plutôt que comme une imprégnation par la culture dominante et encore moins aux pseudo-cultures. Il s’agit de résister à la culture de masse, de conserver l’esprit critique face à l’influence des mass media, et des idéologies totalitaires. Chaque individu a, dès lors, besoin d’une éducation qui l’initie à la complexité, qui lui donne la capacité à prendre de la hauteur pour mieux appréhender les phénomènes qui l’entourent et ceux du monde globalisé. Cette formation de l’esprit devrait être libre d’accès et gratuite pour toutes et tous partout dans le monde.

Pour reconnaître le vrai du faux dans certains médias qui transforment la réalité, l’éducation pour la recherche de la véracité est nécessaire parce que le rapport à la vérité est le rapport à la liberté. Il est indispensable que la morale soit enseignée au sein des familles et dans tous les établissements scolaires où elle doit être expliquée à travers des faits vérifiés. Les valeurs morales sont un guide pour la conduite humaine, les personnalités publiques et les médias ne devraient pas penser qu’à l’audimat.

Les sociologues montrent que trop souvent ces nouveaux moyens de communication en réseaux utilisables par tous tendent à conditionner émotionnellement l’individu dans ce qu’on pourrait appeler l’hédonisme moderne, lequel va dans le sens du désir débridé plus que du désir mesuré. Le sage sait qu’il doit chercher les réponses en lui-même pour entrer dans la vraie Vie. Or le divertissement a colonisé l’essentiel de nos loisirs grâce aux nouvelles technologies numériques. Le temps pour soi est ainsi paradoxalement devenu un temps sans soi, dilapidé et contrôlé par d’autres par l’intermédiaire des écrans des réseaux sociaux.

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». – Georges Bernanos, La France contre les robots (1947)

Nous vivons dans un monde matérialiste où les objets occupent une place toujours plus importante à tel point que nous en venons à détruire notre planète pour consommer toujours plus. Les nouvelles technologies arrivent très vite dans notre quotidien qui font que le temps s’accélère, et il semble qu’on ait perdu notre raison face au courant du tout libéral productiviste. Devant les risques que cela comporte, on devrait écrire sur la façade des centres de recherche la phrase que Rabelais a écrite il y a plus de 500 ans : « Science sans conscience n’est que ruine l’âme ».

Les courants de pensée hétérogènes qui ont en commun leur opposition à l’une ou l’autre forme du libéralisme n’ont pas atteint leurs idéaux de raffinement intellectuel. Aussi, beaucoup de gens ont perdu l’espoir qu’un jour le développement de la raison abolisse nos élans irrationnels et tous les conflits qui en résultent. Cette terre est devenue « toxique », où les gens ont perdu la foi en leurs semblables. La cause en est une : l’assimilation d’idées sans esprit de bienveillance et de bien-être pour tous, c’est-à-dire l’acquisition de connaissances dans un but égoïste, sans se soucier d’autrui. Dans de nombreux pays du monde, des êtres humains innocents sont à la merci de rapaces humains, doit-on continuer à considérer cette réalité comme une fatalité ?

Afin de stopper la destruction et reconstruire une société où l’on respecte la nature, où l’humain moral retrouve enfin sa place, nous devons absolument inventer une nouvelle forme d’autorité démocratique. Elle doit être fondée sur un état d’esprit de service aux autres sans arrière-pensée; sur un discours qui donne du sens aux vertus cardinales de l’être humain; sur un uni-vers de symboles positifs; sur une volonté permanente de projection dans l’avenir; le tout ancré dans l’histoire du monde pour ne pas répéter les erreurs du passé.

C’est sous le leadership universaliste de personnalités (les sadvipras), à l’esprit aiguisé ayant montré une moralité sans faille ainsi qu’une inspiration vers la spiritualité non dogmatique (les sadvipras), que l’humanité pourra remédier aux faiblesses de la période actuelle, et mettre en place un système social et économique rationnel, juste et véritablement progressiste. L’être humain est destiné à évoluer, pour cela il ne peut et ne doit pas vivre isolé. Vivre c’est être engagé, chacun.e a des opportunités d’éveil et de pouvoir contribuer à un système innovant. Les ressources existent toujours nous dit le médecin Carl Gustav Jung, fondateur de la psychologie analytique et penseur influent : « tu n’y verras clair qu’en regardant en toi. Qui regarde à l’extérieur, rêve. Qui regarde en lui-même, s’éveille ». Par cette introversion, le yoga est un catalyseur de vitalité et aide à son propre engagement dans le changement social.

Cet engagement pour une renaissance universelle n’est pas seulement le nôtre, c’est la raison pour laquelle nous voudrions attirer l’attention de chacun et de tous. Saluons déjà le courage des éveilleurs de conscience engagés pour ce changement comme les scientifiques objectifs, les enseignants et les penseurs éclairés, les commentateurs publics honnêtes, les lanceurs d’alerte responsables ainsi que les négociateurs manifestant dans la rue pour les bonnes causes. Nous souhaiterions qu’il s’en trouve plus nombreux sur tous les continents pour dépasser notre impuissance collective à sortir de ce dilemme : laisser le monde aller à sa propre ruine ou intervenir pour provoquer des changements radicaux dans les politiques nationales et internationales ?

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