Pandémies, désastres écologiques,… comment rebâtir la société ?

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Comment créer un environnement orienté vers une culture spirituelle ?

Les enseignements spirituels sont censés aider les gens à transcender leur identification, — et la souffrance qui en découle — et de leurs propres pensées mécaniques et schémas comportementaux. Ce que toutes les écoles mystiques [authentiques] ont en commun, c’est qu’elles ont le même but initial. Elles sont construites sur la base que nous pouvons comprendre ce qui est divin et nous pouvons approcher et réaliser l’union mystique. Il est très difficile d’y arriver seul, un mouvement collectif est nécessaire.

Nous avons vu dans le chapitre précédent que nous sommes tous en interrelation en permanence les uns avec les autres par des liens invisibles. Le JE devrait émerger pour servir le NOUS. En même temps pour une vie collective positive et harmonieuse, le NOUS devrait protéger et limiter le JE. Pour trouver le juste milieu dans un monde technologique dominé par la tyrannie de l’image de soi, nous devrions libérer notre intellect et la charge mentale qui va avec, c’est à dire passer du paradigme contrôler et prédire vers un paradigme ressentir le réel et s’ajuster en dansant avec lui. Pour cela, il n’y a pas besoin d’être instruit ni d’avoir un statut social, le désir sincère de modifier son état d’esprit est plus important.

Le yoga nous aide à développer cette faculté de se connecter à l’intuition et de s’adapter. Sa philosophie et ses pratiques nous apportent des propositions que chacun peut adopter selon sa personnalité. Le mot yoga veut dire union. Union de la conscience individuelle avec la conscience universelle. Pour cette pratique, il n’y a pas d’élite et pas d’élu ! Tout le monde a accès à sa guidance intérieure, tant que le désir profond est là.  Le but de la pratique quotidienne de la méditation spirituelle est de faciliter votre connexion à votre propre Sagesse et ouvrir la voie vers la meilleure version de vous-même.

Pour créer un environnement agréable à vivre, on peut suivre les conseils de vie en société(Yamas) et la discipline personnelle(Niyamas) définies dans l’enseignement du yoga. L’objectif de toutes les pratiques de développement personnel est d’atténuer voire de supprimer les déficiences acquises de l’esprit et de permettre à notre nature intrinsèque de briller à nouveau et d’illuminer notre chemin. C’est pourquoi nous disons « sois authentique avec toi-même » ! Pour prendre confiance en vous, pour ouvrir votre intuition et mieux diriger votre vie, considérez les points suivants :

– Redécouvrir la valeur du silence et d’être pleinement présent – Garder à l’esprit une idéation de gratitude envers la Source céleste, tout en restant ancré à la terre-mère – Avoir des notions du Karmayoga pour connaitre les possibilités d’auto-nettoyage de nos blessures invisibles, de dissolution des empreintes énergétiques, et surtout pour ne pas en créer de nouvelles- Ne pas s’attacher aux fruits de nos actions mais accueillir ce que vous recevez sans l’exagérer ni le minimiser.

En ce sens, le maître spirituel Shrii Shrii Anandamurti a expliqué que l’être humain a la capacité de jouir de la félicité spirituelle et d’acquérir la connaissance spirituelle. Pour cela, il faut aspirer aux trois choses suivantes :

1) L’abandon de soi/l’humilité spirituelle (pranipáta) : Un aspirant spirituel (sadhaka) doit avoir un désir sincère de connaître le Divin, de découvrir le sens de l’amour véritable. Pour pratiquer l’acceptation de ce que nous sommes, il s’agit de se centrer en apaisant notre esprit par le recueillement dans l’intériorité; de s’abandonner mentalement à la Source cosmique avec le sentiment sincère d’Amour infini. L’on doit donc tendre vers le retrait de ses attachements pour les objets grossiers et diriger ses élans psychiques vers l’Entité suprême, le Créateur de l’univers visible et invisible. 
2) Le questionnement authentique (pariprashna) : Consiste à poser une question à quelqu’un, ou à son for intérieur, qui soit simple, concrète, originale et actuelle dans le but d’obtenir une réponse qu’on a l’intention de mettre en pratique. Toutes les questions d’un pratiquant spirituel doivent être de cet ordre, ce ne doit pas être des questions sur la trivialité du quotidien ni pour le plaisir du débat grandiloquent. La question authentique ne doit pas émettre des formulations pour satisfaire un caprice ; ni se complaire dans des ruses intellectuelles pour coller quelqu’un. L’attitude d’un bon sadhaka, c’est demander ou se dire « ce que je dois faire » ; « comment dois-je faire » et « je suis prêt à faire ».
3)  Le service altruiste (sevayá ou seva) : C’est être à l’écoute des autres avec compassion et rendre service avec plaisir en paroles frugales et en action, de telle manière qu’en donnant du bien aux personnes, on offre en esprit le maximum de soi-même, sans rien attendre en retour mais en pensant que tout est l’expression de la Conscience divine. Là où le service offert à soi-même devient nul, c’est s’établir dans le seva.


« En étant prêt à pratiquer ces trois choses dit Shrii Shrii Anandamurti, « vous recevez la connaissance spirituelle et la jouissance de l’Esprit.  Il ajoute, si les êtres humains suivent trois facteurs, Pranipata, Pariprashna et Seva, alors le progrès est inévitable. En dehors de ces facteurs, rien d’autre ne vous sera bénéfique de quelque manière que ce soit. Vous êtes venus sur terre pour une période de temps très courte, par conséquent, utilisez ce temps au maximum. Servez le monde avec le sentiment de service. Rendez service dans toutes les sphères de la vie – physique, psychique et spirituelle. »

Nul n’est parfait, nous sommes toutes et tous sur la voie de l’évolution vers la réalisation spirituelle. Une fois que le questionnement critique a montré la voie, il faut lâcher-prise du mental et poursuivre sur le chemin choisi avec constance et révérence sans lesquels un accomplissement spirituel élevé n’est possible.

Beaucoup de personnes, notamment parmi les enseignants, en plus de leurs bonnes capacités de perception, d’analyse et de synthèse, cultivent aussi leur humilité et découvrent le monde spirituel en toute sécurité. Nous devons avoir de la gratitude envers nos professeurs humanistes pour ce qu’ils/elles nous ont apportés. On sait que les éléments indispensables à une vie future épanouie se mettent en place dans le cerveau dès le plus jeune âge. On peut dire alors que l’enseignant exerce le rôle le plus important dans la société car c’est lui/elle qui va former les futurs dirigeants d’un pays.

Et si un état de profonde paix intérieure et une conduite exemplaire nous permettait d’accéder réellement à notre intelligence humaine et divine ?  Dans ce sens, de plus en plus d’écoles introduisent la pratique du yoga dans les enseignements quotidiens.

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