Pandémies, désastres écologiques,… comment rebâtir la société ?

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L’urgence de la pratique, clé vers un nouveau paradigme

Les problèmes de notre monde sont nombreux notamment les guerres, ce vieux fléau qui ne semble pas prêt de disparaître, vu l’ampleur des crises écologiques, sanitaires, économiques et politiques… « Seul le choc avec le réel peut réveiller d’un sommeil dogmatique » (Alain Supiot – Docteur d’Etat Professeur d’Universités, élu au Collège de France). Pour venir à bout de maux aussi profonds, une révolution ne serait pas du luxe disent en sourdine de nombreuses personnes. Oui, mais cette révolution doit avoir une dimension spirituelle. Cela passe d’abord par celle des esprits pour élever la conscience de chacun sur soi-même et sur l’état de la planète Terre.

La pandémie de la Covid-19 nous amène à une prise de conscience que la santé des humains est interdépendante avec celle des animaux et des plantes. Je considère que la cause pour les animaux et les plantes comme la plus universelle car elle interpelle la dignité de tous les humains. Cette mission portée par un amour sincère pour les oubliés de la société et pour toutes les créatures de l’univers peut fédérer l’humanité entière autour d’une même responsabilité face à ses devoirs envers ceux qui ne peuvent même pas se révolter.

Ce sentiment sincère et profond d’interrelation entre les différentes formes du vivant est un fondement pour une Renaissance Universelle, on appelle cette approche le Néo-Humanisme. Lire plus en cliquant ici (8)

Soyons optimiste car dans l’histoire de l’humanité, chaque fois que l’on est confronté à un problème on a trouvé une solution. Mais pour la trouver, il ne s’agit pas que nos dirigeants prennent les décisions politiques et sanitaires seulement pour que les pays, dits développés, soient économiquement encore plus compétitifs sur le plan international. Surtout lorsqu’on constate que c’est toujours dans l’intérêt des gros rentiers spéculant sur les valeurs de la haute finance. Par rapport à la situation d’avant crise covid-19, l’ONG Oxfam estime que 163 millions de pauvres supplémentaires vivent dans la précarité pendant que la fortune des milliardaires a plus augmenté depuis le début de la Covid-19 qu’en une décennie. C’est une insulte aux Droits de l’Homme et à l’ordre mondial. Comme le communisme, le capitalisme néo-libéral n’est pas durable, il est même voué à l’échec s’il n’y a pas de répartition plus égalitaire des profits au niveau mondial.

Théoricien du communisme, Karl Marx a voulu que soit gravée sur sa tombe l’épitaphe : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, il s’agit maintenant de le transformer »

Cette transformation n’a pas été aboutie car le marxisme reste abstrait par manque d’universalité, de réalité d’une dimension psycho-spirituelle de la liberté des individus. Certes la liberté d’entreprendre et de créer les biens nécessaires et utiles pour l’individu est une bonne chose pour la société mais sans une transformation radicale vers plus de démocratie économique globale, le capitalisme ne tiendra pas car il concentre les pouvoirs dans les mains d’une minorité d’ultra riches qui considèrent que le profit financier est la norme. Un nouveau monde est en train d’émerger car la dialectique infernale du pouvoir et des profits a fini par exaspérer le peuple qui se rend compte que les forces productives n’apportent plus le bonheur. La vraie crise aujourd’hui est qu’il y a un hiatus entre l’abondance et nos libertés. Cette abondance ne procure plus de liberté. De plus cette production que nous recherchons à outrance détruit nos conditions d’habitabilité de la terre.

Que faire pour réparer les dégâts déjà commis ?

Dans son livre Du bon usage des crises, Christiane Singer nous dit : « J’ai gagné la certitude que les catastrophes sont là pour nous éviter le pire ». On peut transformer nos peurs en prudence, transformer la colère en patience et courage ; il s’agit de se renouer d’abord à notre unité, à notre écologie intérieure d’une manière joyeuse. Prenons bien conscience des puissantes vertus offertes par la nature et les capacités de l’organisme humain. Profitons bien du moment présent pour nous reconnecter à la beauté du monde, à la puissance et à la sagesse de notre corps et de notre esprit créatif. Par exemple par la marche de pleine conscience ou par la pratique du yoga qui agissent comme des boosters de joie de vivre. Aussi pratiquer les arts martiaux entre autres méthodes d’hygiène vitaliste qui incluent l’alimentation saine, végétarienne et biologique, celle qui élève l’esprit.

Et pour être pragmatique dans nos gestes sanitaires quotidiens, n’oublions pas les bonnes habitudes traditionnelles des pays d’Extrême-Orient comme les salutations entre les personnes qui se font sans contact physique. On apprend aux enfants que le lavage fréquent des mains avec du savon et de l’eau est le moyen le plus efficace pour éviter les transmissions de bactéries et virus, de même les masques sont souvent portés en hiver et en cas de pic de pollution de l’air. Le nettoyage du nez avec de l’eau maintient les muqueuses saines. Les purificateurs d’air sont souvent présents dans les écoles, les administrations et les entreprises, participant ainsi aux mesures de prévention contre la diffusion de maladies.

Et puis pour ne plus se focaliser sur ces pandémies, chacun, à partir de là où il est, peut retourner à sa simplicité d’être en paix, en joie, en amour et en responsabilité vis-à-vis de lui-même au cœur de cet humanisme nouvellement créé. Il ne s’agit pas pour autant de se résigner à l’exploitation des peuples par une minorité qui contrôle le grand capital de la finance. Dans les pays développés, le système économique induit une surconsommation de biens provoquant du gaspillage, des déchets, des dégâts environnementaux et des atteintes à la santé.

Chacun peut agir à son niveau par sa consommation sobre et respectueuse des autres. Pour cela, la discipline individuelle est nécessaire. C’est un aspect que les gens aiment peu. Ce n’est pas la discipline comme on la pratique dans l’armée. La discipline, c’est simplifier sa vie pour trouver l’espace nécessaire à la pratique qui nous fait avancer mentalement et spirituellement. Elle libère de la tergiversation. Après un temps de réflexion rationnelle, vous ne vous demandez plus si vous devez faire ou non une chose, vous la faites. Pour vous discipliner, trouvez des raisons de pratiquer plutôt que des excuses pour ne pas le faire et voyez comment toutes ces excuses vous éloignent de vos objectifs et de votre bonheur.

« Les choses qu’on doit apprendre, on les apprend en les faisant » (Aristote).

Dans un cadre plus large, les mobilisations pour le climat les plus médiatisées sont les manifestations des jeunes brandissant le slogan « changeons le système, pas le climat ». Cet engagement se prolonge par leur participation à des organisations militantes comme Youth for Climate, Extinction Rebellion, Alternatiba. Lorsqu’on parle du changement pour construire une société autrement, on parle forcément de politique. Lorsqu’on parle de mouvements sociaux, on parle au cœur de l’humain. Cependant, on a souvent tendance à séparer radicalement politique et spiritualité, comme si cette dernière était nécessairement synonyme d’opium du peuple. Le but de ce qui va suivre, c’est de montrer qu’une véritable démocratisation de la société passe par une métamorphose des esprits. La compréhension indispensable pour l’accomplissement d’un travail libérateur de notre esprit est possible au XXIème siècle et peut se faire en toute liberté individuelle.

A cet égard, je partage l’avis de J. Grau lorsqu’il écrit dans le blog Mediapart : « La spiritualité ne se réduit pas à la religion. En ouvrant notre esprit à une dimension plus vaste, que l’on peut appeler – faute de mieux – spiritualité, nous délivrons notre pensée de ses particularismes nationaux, religieux, sociaux, etc. La révolution politique doit être en même temps une révolution spirituelle, sous peine d’aboutir à une divinisation du nouveau pouvoir en place. Il ne s’agit pas de remplacer le culte de l’argent par le culte d’un chef charismatique, comme Staline ou Mao ont pu l’être en leur temps. Il ne s’agit pas non plus de remplacer le capitalisme et la société de consommation par une soumission à un Dieu transcendant ou à une Mère Nature prétendument sage et bonne. La vraie spiritualité ne pourra être que sacrilège et démocratique. C’est en mettant en question toutes les formes d’autorité et toutes les hiérarchies sociales que nous pourrons découvrir l’unité profonde du genre humain et la présence d’un esprit universel au sein de chaque groupe ou individu particulier ».

On peut constater ces dernières décennies l’émergence de doctrines spirituelles de l’Inde traditionnelle débarrassées de leurs dogmes. Appliquées individuellement avec méthode, elles deviennent une nécessité pour l’individu qui se sent oublié dans la société ayant perdu ses repères. Ces pratiques soulignent qu’une attitude d’humilité, d’abandon à l’esprit divin et de maintien d’une relation harmonieuse avec toute existence est cruciale pour que l’humanité puisse sortir de la crise écologique et sanitaire actuelle. Le bien-être environnemental sans justice sociale n’est pas possible. Par conséquent, les préoccupations écologiques doivent être considérées comme faisant partie de la question plus large du développement humain et de la justice sociale. Une nouvelle éthique environnementale consacrée à la conservation et à l’utilisation judicieuse des ressources naturelles ne peut naître que d’une compréhension honnête du Soi et d’une application dévouée d’une spiritualité qui a fait ses preuves dans les relations humaines harmonieuses.

Alors comment s’établir dans une spiritualité sincère et profonde afin de faire évoluer les esprits ?

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