Préambule :
Ravi Batra enseigne l’économie à Dallas (USA). Il a écrit, depuis une trentaine d’années, de nombreux livres sur le sujet. Il y apporte un éclairage différent de la pensée unique que les médias nous rabâchent à longueur de temps. Parmi ses livres, on peut citer en particulier :
– Muslim civilization and the crisis in Iran.
– The downfall of capitalism and communism: a new study of history.
Le texte ci-dessous est un extrait d’une interview, que Ravi Batra a donnée récemment à la radio nationale de Nouvelle-Zélande.
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Ravi Batra: … Les dépressions sont causées par une concentration extrême de richesses. Actuellement, la concentration des richesses à travers le monde est telle que le monde ne peut pas s’en sortir.
KH: Donc la théorie, c’est que quand la disparité entre riches et pauvres devient assez grande, l’économie s’effondre.
Ravi Batra: C’est vrai
KH: Pourquoi?
RB: Eh bien c’est très simple. Vous n’avez qu’à regarder l’offre et la demande, c’est tout. La raison pour laquelle les disparités de richesses se produisent est que la productivité augmente mais les salaires ne suivent pas. C’est pourquoi le fruit d’une productivité accrue va de plus en plus aux riches et c’est la raison de la disparité des richesses. Regardons maintenant ce qui se passe dans une économie où la productivité augmente mais pas les salaires. J’aime à dire que la productivité est la principale source de l’offre, tandis que les salaires sont la principale source de la demande. Si, donc, la productivité augmente, l’offre augmente. Les salaires devront alors augmenter dans la même proportion afin que la demande augmente aussi et suive l’offre. Pour maintenir cet équilibre dans l’économie, l’offre doit être égale à la demande et lorsque l’offre est supérieure à la demande tous les biens supplémentaires produits ne peuvent pas être vendus. Ainsi, certaines marchandises restent invendues, cela signifie que les profits baissent et les entreprises doivent licencier des travailleurs.
KH: Considérez-vous un pays isolément ? Parce que nous vivons dans une économie mondiale désormais, si une économie ne peut pas se permettre d’acheter des biens qu’ils produisent, ils sont envoyés à quelqu’un d’autre qui le peut. N’est-ce pas vrai ?
RB: Eh bien, le problème est que, maintenant, partout dans le monde, la productivité est en hausse mais les salaires ne le sont pas. C’est un problème mondial, c’est pourquoi vous trouverez que la seule cause du chômage dans n’importe quelle partie du monde est que les salaires ne suivent pas la productivité. Cette cause est présente depuis de très nombreuses années mais le problème apparaît maintenant parce que désormais l’écart entre la productivité et les salaires est tellement grand que la demande ne peut simplement pas s’élever au niveau de l’offre. Et ce problème est présent partout dans le monde. Regardez la Chine. Leur productivité a augmenté le plus rapidement mais les salaires n’ont pas beaucoup augmenté. Alors que font-ils ? Ils expédient des produits à l’étranger et créent du chômage dans d’autres pays. La seule cause du chômage dans n’importe quelle partie du monde est donc que les salaires sont en retard sur la productivité. Quand cela arrive, la concentration des richesses augmente. En fin de compte, on peut dire que la concentration accrue des richesses est associée à la montée du chômage et à l’apparition de récessions.
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KH: Donc la théorie, c’est que quand la disparité entre riches et pauvres devient assez grande, l’économie s’effondre.
Ravi Batra: C’est vrai
KH: Pourquoi?
RB: Eh bien c’est très simple. Vous n’avez qu’à regarder l’offre et la demande, c’est tout. La raison pour laquelle les disparités de richesses se produisent est que la productivité augmente mais les salaires ne suivent pas. C’est pourquoi le fruit d’une productivité accrue va de plus en plus aux riches et c’est la raison de la disparité des richesses. Regardons maintenant ce qui se passe dans une économie où la productivité augmente mais pas les salaires. J’aime à dire que la productivité est la principale source de l’offre, tandis que les salaires sont la principale source de la demande. Si, donc, la productivité augmente, l’offre augmente. Les salaires devront alors augmenter dans la même proportion afin que la demande augmente aussi et suive l’offre. Pour maintenir cet équilibre dans l’économie, l’offre doit être égale à la demande et lorsque l’offre est supérieure à la demande tous les biens supplémentaires produits ne peuvent pas être vendus. Ainsi, certaines marchandises restent invendues, cela signifie que les profits baissent et les entreprises doivent licencier des travailleurs.
KH: Considérez-vous un pays isolément ? Parce que nous vivons dans une économie mondiale désormais, si une économie ne peut pas se permettre d’acheter des biens qu’ils produisent, ils sont envoyés à quelqu’un d’autre qui le peut. N’est-ce pas vrai ?
RB: Eh bien, le problème est que, maintenant, partout dans le monde, la productivité est en hausse mais les salaires ne le sont pas. C’est un problème mondial, c’est pourquoi vous trouverez que la seule cause du chômage dans n’importe quelle partie du monde est que les salaires ne suivent pas la productivité. Cette cause est présente depuis de très nombreuses années mais le problème apparaît maintenant parce que désormais l’écart entre la productivité et les salaires est tellement grand que la demande ne peut simplement pas s’élever au niveau de l’offre. Et ce problème est présent partout dans le monde. Regardez la Chine. Leur productivité a augmenté le plus rapidement mais les salaires n’ont pas beaucoup augmenté. Alors que font-ils ? Ils expédient des produits à l’étranger et créent du chômage dans d’autres pays. La seule cause du chômage dans n’importe quelle partie du monde est donc que les salaires sont en retard sur la productivité. Quand cela arrive, la concentration des richesses augmente. En fin de compte, on peut dire que la concentration accrue des richesses est associée à la montée du chômage et à l’apparition de récessions.
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RB: Le système de la TUP [Théorie de l’utilisation progressiste] se fonde sur ce que nous appelons la démocratie économique. Dans la démocratie économique, dans les très grandes entreprises comme IBM, Toyota, Mercedes Benz et cie, la majorité des actions seraient détenues par les salariés eux-mêmes. Ils seraient propriétaires d’au moins 51% des actions et dans un tel cas, cette majorité élira un conseil d’administration et le conseil d’administration nommera un directeur général. Or dans un tel système, lorsque la productivité augmente, les salaires sont automatiquement relevés au prorata de la productivité, car si le PDG n’augmente pas les salaires, on le met à la porte. Ce dont nous avons donc besoin est un système économique dans lequel les salaires augmentent en proportion de la productivité. Ce système n’est pas seulement juste, c’est aussi un système stable. Il ne permettrait pas une dépression ou tout autre type de récession de s’installer dans l’économie et nous n’aurions donc pas besoin que le gouvernement vienne au secours pour combattre les récessions. Chaque fois que les salaires augmentent, la demande fait augmenter la productivité de l’offre. Il n’y a jamais de licenciements.
…
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KH: J’ai dit que ça sonnait assez simple. Je suppose que la partie délicate peut être de convaincre les grandes entreprises de laisser leurs salariés posséder 51% de leurs actions.
RB: Eh bien c’est là que le mouvement « Occuper Wall Street » entre en jeu. 99% de la population finira par les persuader qu’ils doivent renoncer au contrôle de l’économie et de la société.
KH: Elle le fera?
RB: Oh oui sans quoi ce ne sera pas une révolution. Une révolution qui s’exprimera par la démocratie économique.
KH: Et vous savez sans aucun doute que cela se produira
RB: Oui, je n’ai aucun doute que cela se produira.
KH: Qu’est-ce qui vous donne une telle confiance?
RB: La confiance que j’ai se fonde sur la loi du cycle sociétal. Elle est susceptible de se produire d’ici 2016. C’est ma meilleure estimation. Elle peut se produire un peu plus tard peut-être en 2017 ou 2018, mais cela va se produire parce que le public ne supportera pas un chômage prolongé et nous ne serons pas en mesure de sortir de cette récession très grave tant qu’il n’y aura pas la démocratie économique.
RB: Eh bien c’est là que le mouvement « Occuper Wall Street » entre en jeu. 99% de la population finira par les persuader qu’ils doivent renoncer au contrôle de l’économie et de la société.
KH: Elle le fera?
RB: Oh oui sans quoi ce ne sera pas une révolution. Une révolution qui s’exprimera par la démocratie économique.
KH: Et vous savez sans aucun doute que cela se produira
RB: Oui, je n’ai aucun doute que cela se produira.
KH: Qu’est-ce qui vous donne une telle confiance?
RB: La confiance que j’ai se fonde sur la loi du cycle sociétal. Elle est susceptible de se produire d’ici 2016. C’est ma meilleure estimation. Elle peut se produire un peu plus tard peut-être en 2017 ou 2018, mais cela va se produire parce que le public ne supportera pas un chômage prolongé et nous ne serons pas en mesure de sortir de cette récession très grave tant qu’il n’y aura pas la démocratie économique.