Un problème avec nos valeurs

La Nature nous a donnés pour communiquer deux oreilles et une bouche que nous devons utiliser en proportion, car l’être humain a cette richesse exprimée ainsi par Jiddu Krishnamurti : « Les relations sont sûrement le miroir dans lequel on se découvre soi-même. » La psychologie moderne confirme que sans l’autre, on n’est rien. Or en ce moment même, dans tous les pays dominés par le matérialisme, dont le nombre augmente, le concept fondamental de ce que veut dire « être humain », se perd.

Toi et moi, la famille… et les autres

Les gens se jugent en fonction de ce qu’ils portent, ce qu’ils possèdent, de leur apparence, et de tellement d’autres instruments de mesure inutiles et superficiels. Toute la société tombe dans ce piège à cause d’un bombardement médiatique constant, 24h/24. Cela crée un désir superflu de consommer et de se mettre à découvert en dépensant trop, ou génère un complexe d’infériorité chez des gens dont simplement la marque du T-shirt est différente.

P.R. Sarkar nous alerte sur ce qui se produit lorsque l’on en arrive à un tel degré de faillite psychique au niveau de la planète :

S’il y a un manque d’équilibre dynamique (prama) dans la sphère psychique, alors beaucoup de déviances et de défauts s’immisceront dans l’art, l’architecture, la littérature, la philosophie, les sciences, et autres branches des connaissances humaines. La danse pourrait perdre son esthétisme, la peinture ses proportions, la musique l’harmonie de ses mélodies et ses rythmes, et dans les branches variées de la littérature il y a risque de voir foisonner les mauvaises herbes parasites de l’expression immature.

P.R. Sarkar (Prama-1, 1982)

Et c’est exactement ce que l’on observe aujourd’hui ! Tous les aspects de la vie humaine sont infestés de vulgarités dans les façons de vivre et d’être, et les exploiteurs capitalistes amassent des millions à vendre des choses dégradantes au public.

Les valeurs humaines : quelles pratiques pour les développer ?

Nous avons vu que les jeunes sont les premières victimes de la société de consommation. À travers les produits électroniques de télécommunication qu’ils possèdent tous, on assiste à un cyberharcèlement entre ados. Chaînes d’insultes via SMS, lynchage sur Facebook, commentaires menaçants sur les blogs… Depuis l’émergence des nouvelles technologies, les rapports entre adolescents témoignent parfois d’une violence pour le moins déstabilisante pour leur personnalité en formation. Il est urgent de trouver des réponses qui concernent le futur du monde : « quels enfants laisserons-nous à notre monde ? » et « quel monde construiront-ils demain sur notre planète ? »

Alors peut-être que le premier principe de notre système psychoéconomique qui devrait être enseigné au public serait de définir ce qu’est « être humain ».

S’il n’y a qu’un seul précepte à retenir dans cet article, que ce soit celui-là :

Écouter les autres est réellement ce qui peut transformer des relations conflictuelles
en véritable dialogue.

Ce n’est pas nouveau, me direz-vous, je suis d’accord… Mais dans ce cas, pourquoi tant de gens n’écoutent-ils rien, ni personne ? Je dis bien « écouter », et pas seulement porter un vague intérêt à ce que vous dise votre interlocuteur tout en songeant à ce qui vous intéresse vous !

L’écoute est un art, un véritable art que vous pouvez pratiquer à chaque instant de votre vie, même sans avoir personne en face de vous. Bizarre ? Eh bien non, puisque pour écouter les autres, il vous faut d’abord apprendre à vous écouter vous-même. Ceci est une qualité que seul l’être humain peut développer de sa propre volonté.

Être humain n’est pas basé sur les vêtements que vous portez ou sur la voiture que vous conduisez, mais plutôt basé sur :

  • la pratique de l’intériorisation pour mieux se connaître soi-même et aller à la rencontre de l’Esprit créatif qui vit en nous (sadhana) ;
  • la pratique du service aux humains, aux animaux et aux plantes permet de développer la confiance en soi et en la vie ;
  • l’apprentissage du sacrifice pour plus de modération en tout et trouver un juste milieu entre l’être et l’avoir.

Ce sont ces pratiques de base qui permettent de développer les qualités d’un être humain digne de son état d’incarnation.

Il existe toutes sortes d’êtres humains qui constituent la richesse de l’Humanité. Et les valeurs des dirigeants d’entreprise n’ont pas toujours pour but essentiel d’amasser de l’argent. Certains savent mettre en place une gestion coopérative avec leur personnel. Ils ont établi une échelle des salaires équitable et des relations épanouissantes avec chacun des employés. Cependant, ce n’est pas ce type de patron qui dirige le monde actuel, mais plutôt les suceurs de sang capitalistes qui ont imposé leur volonté au public d’une tout autre manière.

Une telle personne se reconnaît par quelqu’un qui a toujours le matériel électronique et l‘équipement informatique dernier cri, une ou plusieurs voitures de luxe, une piscine dans ses maisons, un avion privé… De plus, ils possèdent des clubs privés leur permettant d’entretenir un cercle de personnes initiées au contrôle subtil d’un système qui leur est favorable.
Cette attitude mentale consistant à accumuler sans cesse des biens matériels et à négliger les inégalités qu’ils créent dans le monde mène à la dégénération de l’esprit et à un cercle vicieux grossier où l’on vend son âme pour investir dans de plus en plus d’ornements superficiels et matériels. Cette volonté d’acquérir le pouvoir par l’argent et par l’exploitation psychoéconomique des consommateurs est au cœur de la crise du capitalisme libéral.

Combattre l’exploitation par l’éducation pour tous

L’enseignement de P.R. Sarkar sur la psychoéconomie permettra à l’humanité de s’échapper de ce cercle vicieux.

La société humaine a atteint aujourd’hui une phase dégénérative et par conséquent, est perdue dans un désert de faillite économique, de troubles sociaux, de dégradation culturelle, et de superstitions religieuses.

P.R. Sarkar en 1982 (Prama-1)

C’est seulement en devenant conscient et alerte par rapport aux stratégies capitalistes que nous pourrons nous élever au-dessus de cette ère de matérialisme grossier. Il faut donc casser ce lien d’esclavage et retrouver notre pouvoir d’acheter sainement pour combattre cet assaut capitaliste. Ceux qui ont des revenus très élevés doivent partager leurs richesses financières, selon le principe d’égalité sociale, avec les peuples du monde qui n’ont pas de quoi vivre dignement. Que ce soit à cause des conditions climatiques défavorables de la contrée où ils vivent ou à cause des conditions déplorables d’une économie locale. Ces conditions sont souvent dues à un manque de vision à long terme des leaders dans la gestion de l’économie nationale et mondiale.

Nous devrions tous comprendre, puis enseigner aux autres ce que veut dire être une victime du capitalisme et de la société de consommation qui nous manipule à l’excès pour acheter des choses dont nous n’avons pas besoin, en nous faisant croire que les valeurs de la vie sont basées sur des biens matériels. Tout ça n’a aucun sens. Cette prise de conscience est déjà avancée et amène quelques universités américaines à proposer un enseignement théorique et pratique aux étudiants. Leur programme comporte notamment : les dessous du marketing et de la publicité, examiner les habitudes de dépenses personnelles, améliorer nos techniques de négociation, voire de marchandage et surtout de détection d’arnaque.

Notre propos n’est pas de remettre en question tout ce sur quoi vous avez fondé votre vie, votre quotidien, vos habitudes, mais de vous inciter, à petites doses, à sortir de vos schémas habituels pour vous sentir plus vivant et pour vous amuser un peu ! Car quand on sait comment fonctionne le monde qui nous entoure, on s’y sent plus détendu et donc capable de surmonter nos problèmes individuels et collectifs. Nous vivons certainement les dernières années du capitalisme pur et dur qui a montré ses défauts et ses limites. Comme le dit un proverbe tibétain, il n’y a pas lieu d’être inquiet outre mesure pour l’avenir :

Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter. Mais s’il n’en a pas, s’inquiéter ne sert à rien

Il est cependant nécessaire d’agir par l’éducation populaire pour permettre la mise en place d’un système plus égalitaire au niveau mondial. La Théorie de l’Utilisation Progressiste définit des concepts dans une vision globale du monde tout en apportant des principes pour une adaptation locale où les besoins fondamentaux des êtres humains seraient satisfaits.

Lire la suite : Comment ne plus être le jeu des ses émotions ?

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