La culture peut-elle être au service de la paix dans le monde ?

Comment apprendre à changer notre regard sur le monde pour mieux vivre l’accélération du changement

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La crise en cours : et si la seule solution était spirituelle ?

La science moderne de l’occident a apporté des contributions significatives, révolutionnaires voire miraculeuses, dans tous les domaines de l’homme, à l’exception de la spiritualité humaine. Il n’y a aucune raison de penser qu’elle ne puisse pas faire de même pour la spiritualité humaine.

Nous avons abordé dans les chapitres précédents que le chemin spirituel c’est être en accord avec notre moi profond. Cette expérience de l’amour et de la passion dans nos existences appelle une profonde intimité avec le divin – l’expérience que la Conscience cosmique, quel que soit son nom, est latente en toute chose. Par conséquent, comme tous les vrais mystiques l’ont réalisé – qu’ils soient tantriques, bouddhistes, chrétiens ou soufis – cette essence divine peut être réalisée en chacun, partout. L’amour est là pour nous révéler que  » Dieu n’est nulle part ailleurs que partout  » dans chaque être qui me rencontre sur cette terre. Certains chercheurs finissent par réaliser l’essence unique de toute spiritualité.

Parmi des professeurs et chercheurs progressistes, Aurélien Barrau – astrophysicien de renommée internationale – dit qu’il est temps de regarder autre part qu’en occident (au sens large) et d’apprendre que le monde est encore plein d’autres cultures qui ne partagent pas notre suffisance. « Il est temps de procéder à un plaidoyer pour une science humble et intransigeante, une science révolutionnaire qui soit capable de choisir les symboles et les valeurs signifiantes en réinventant le sens du monde ».

La spiritualité de notre temps s’inspire de la sagesse ancienne, des sciences morales, de l’apport des sciences de l’esprit et peut aussi s’inspirer des courants spirituels de l’Extrême-Orient. Depuis des millénaires, la sagesse de l’Inde a ouvert des voies spirituelles. Récemment, des personnalités importantes de la philosophie indienne ont développé des approches différentes qui ont construit un pont vers l’Occident. Nous pouvons nous inspirer de leurs expériences de vie et de leur sagesse.

Le progrès sur les plans physique et mental ne peut être que relatif, pas absolu.

Selon Prabhat Ranjan Sarkar (Shri Anandamurti de son nom spirituel), le seul progrès absolu est le progrès spirituel.

« Sur le plan mental, le progrès consiste à lutter contre tous les dogmes irrationnels qui résistent au changement et bloquent le progrès mental. Le progrès spirituel consiste à s’approcher et à atteindre finalement le but absolu de la vie humaine – l’unité avec la Conscience suprême infinie personnifiée ».

Si la conscience de l’humanité a créé le monde tel qu’il est, elle peut aussi le recréer dans une forme plus élevée. Le monde restera une manifestation, une projection, mais sublimée, divinisée.

Tout ce que nous avons à faire, c’est de dépasser nos préjugés intellectuels suffisamment longtemps pour pouvoir y regarder de plus près. Une fois que nous aurons regardé de plus près, avec un esprit ouvert, nous verrons qu’il y a quelque chose dans la spiritualité humaine, quelque chose dans l’expérience de la connexion, quelque chose d’ancien longtemps ignoré par la science moderne, quelque chose de signification humaine profonde, que, si en tant qu’espèce nous voulons survivre, nous ne pouvons tout simplement plus l’ignorer.

D’après toutes les indications fournies par les doctrines traditionnelles, il semble que depuis la seconde guerre mondiale nous soyons entrés dans la phase ultime de l’Âge de Fer des Grecos-Latins ou dans la phase finale du Kali-Yuga des Hindous, la période la plus sombre de cet « âge sombre ». « Dans cet état de crise et de dissolution dont il n’est plus possible de sortir que par un cataclysme, car ce n’est plus un simple redressement qui est alors nécessaire, mais une rénovation totale. » a écrit René Guénon dans Crise du monde moderne. Adepte de la tradition de l’unité primordiale et du Vedanta, il considère l’ensemble de la civilisation moderne comme déviée. Il n’a cessé de dénoncer la cécité intellectuelle et spirituelle des élites qui gouvernent le monde.

C’est aussi ce que dit actuellement le sociologue Michel Maffesoli, Professeur émérite à la Sorbonne, qui ausculte notre postmodernité. Selon lui, l’ordre des choses finira par s’imposer laissant la place à une société plus spirituelle. Il insiste lourdement sur la perversion des élites et leur déconnexion totale avec leur population. Du coup, on ne peut s’attendre, selon lui, qu’à des révoltes populaires, des soulèvements qui vont mettre fin au chaos actuel.

Pour lutter contre le pseudo-humanisme ambiant,
nous devons être motivé par la spiritualité, ce mouvement de la psyché en direction du Divin. L’humanisme ne peut rester un concept intellectuel, il lui faut se nourrir d’un courant d’amour. L’amour est là, bien sûr, pour nous révéler que  » Dieu n’est nulle part ailleurs que partout « , il est présent dans chaque être qui me rencontre sur cette terre. Une pratique spirituelle authentique fait naître en soi l’amour de tous les êtres. C’est quand celui-ci se manifeste au niveau individuel et collectif que la spiritualité devient la mission de l’humanité, et que l’on atteint à l’universalisme. L’éminent penseur et spiritualiste Prabhat Ranjan Sarkar a présenté le Nouvel humanisme (Neohumanism) comme étant une solution aux problèmes sociaux de ce monde.

« Toutes les molécules ainsi que les atomes, les électrons, les protons, les positrons et les neutrons sont les véritables expressions de la même Conscience Suprême. Ceux qui ont pris conscience de cette réalité et chérissent cette idée à jamais ont atteint la perfection dans la vie…Lorsque le concept fondamental de l’humanisme englobe tout le vivant et l’inanimé, j’ai appelé cela le Néohumanisme. »

PRABHAT RANJAN SARKAR

P. R. Sarkar a dépeint les moyens employés par de nombreux dirigeants sociaux, politiques et religieux pour bloquer le progrès de l’humanité : les dogmes, le pseudo humanisme, la pseudo-spiritualité et les incomplètes et timides mesures de réforme. Cependant, malgré ce bilan lamentable des dirigeants actuels et passés, nous devons rester optimistes car, une fois que l’humanité aura reconnu la Réalité divine comme le but de la vie et qu’elle agira collectivement dans ce but, nous surmonterons tous les obstacles, petits et grands.

Prabhat Ranjan Sarkar explique dans sa Théorie de l’Utilisation Progressiste (TUP) comment cette Réalité divine doit être combinée avec la complexité du monde. Il a proposé des solutions locales et globales pour un monde nouveau à construire. Il a défini un Nouvel humanisme pour la libération intellectuelle. Ce savant et maître yogi a aussi réactualisé les pratiques traditionnelles physico-psycho-spirituelle du yoga pour l’humain d’aujourd’hui. L’ensemble de son œuvre est une réponse essentielle aux indignations ou même simplement aux questionnements sur la crise socio-économico-médiatique mais avant tout spirituelle que connaît notre société actuellement.

Nous avons abordé dans les chapitres précédents que cette démarche spirituelle passe par la transformation de l’esprit. Le succès réside notamment par l’élimination de croyances préconçues et limitantes et par l’éradication de son inconstance. Un individu peut l’obtenir en se concentrant de manière continue et cohérente sur le moment présent, sur l’imprégnation des vertus de la vérité, de la compassion, de l’amour et de la sagesse dans sa vie. C’est vivre avec une spiritualité libre et non pas un dogmatisme religieux

La spiritualité, c’est voir l’étonnante interconnexion de tout ce qui existe et s’émerveiller de la danse complexe et harmonieuse de la vie. Elle peut s’exprimer à travers la bonne musique, le chant-poésie (bhajans, Prabha’ta Sam’giita*), aussi par l’expression du corps et de l’esprit comme les asanas, les kiirtans et la danse lalita mármika qui veut dire la voix de l’esprit intérieur. Chanter c’est révéler son âme. Les bons chants nourrissent l’âme et élèvent l’esprit et l’esprit devient sanctifié. Notons aussi d’autres formes d’art au service de la félicité qui, par un processus naturel, apportent un sentiment d’élévation de l’esprit comme la compagnie avec de bonnes personnes, les bons livres, la bonne littérature.

Cet épanouissement nécessite un entraînement mental pour être toujours aligné corps-esprit avec l’infini cosmique. Carl Sagan – scientifique des corps célestes – nous dit que « Nous sommes un moyen pour le cosmos de se connaître lui-même. Une part de nous sait que c’est de là que nous venons. Nous aspirons à y retourner. Et nous pouvons le faire car le cosmos aussi est en nous. Nous sommes faits de poussières d’étoiles. » 

Réactualiser naturellement et en pleine conscience son lien cosmique relève de l’expérience immatérielle dans la quête d’une connexion spirituelle avec le cosmos multidimensionnel.

Les exercices de méditation traditionnelle s’adaptent aisément à d’autres expressions culturelles car le yoga répond à une quête universelle. Colette Poggi – docteure en philosophie et enseignante dans des écoles de yoga – nous dit que « Le yoga permet d’aller dans le sens du dharma, de l’harmonie universelle. Il permet de trouver son “centre de gravité”, de refaire l’union entre le « je suis » et le « Soi » qui permet l’osmose avec la trame cosmique ».

Le yoga de l’action contient un ferment de spiritualité « incarnée » parce qu’il se fonde sur l’expérience vécue dans son intériorité ; parce qu’il apporte la paix en soi ; parce qu’il est source de créativité et de vitalité. La pratique équilibrée de yoga repose sur des règles de conduite que l’on doit observer dans la société (Yama), mais aussi une discipline personnelle que l’on s’impose (Niyama).
On ne peut méditer sans suivre les principes moraux spirituels Yama-niyama.

Celui qui pratique ce yoga deux fois par jour régulièrement y découvre une liberté sans bornes et voit le divin comme son propre Soi libéré de toute limitation conceptuelle, de tout dogme, de toute croyance. La connaissance par l’expérience est celle qui permet au pratiquant quotidien de la méditation du yoga de reconnaître sa propre nature comme Être, conscience, félicité.

Ainsi, la philosophie sociale et spirituelle du yoga est porteuse d’une culture universelle. Les méthodes inclusives du yoga sont ouvertes aux différences, aux singularités de chaque pratiquant. Sur tous les continents, de plus en plus de pratiquants de la méditation yogique traditionnelle (1) apportent leur énergie positive, leur joie communicative et durable sur leur lieu de vie et de travail.

Par leur exemple, les enseignants yogis et yoginis (acharyas) diffusent généreusement l’esprit du yoga, appliqué en pensée, en paroles et en actions. Leurs enseignements complets sont en parfaite harmonie avec le fonctionnement interne de ce cosmos et se fondent sur le fait inhérent à la formation de cet univers.

Chacun de nous a un but unique dans la vie et qu’atteindre le bonheur implique de reconnaître et d’accomplir ce but. Il s’agit d’abord de se recentrer et de se réaligner sur le Soi pour réaliser ce qui compte pour nous, et non pas de suivre aveuglément le même objectif que tout le monde. 

« Le dharma est unique pour tous les êtres humains, et ce dharma est le mánava dharma »

Shrii Shrii Anandamurti

La mise en pratique de la spiritualité avec lucidité et compassion, c’est de se créer des habitudes puissantes. Nous pouvons noter l’incarnation de chrétiens fervents ayant l’idéal de compassion sans peur et de service désintéressé comme saint François d’Assise.

Dans les chapitres suivants nous donnons des clefs impactantes pour transformer ta vie quotidiennement et durablement.

* Prabháta Saḿgiita, également connu sous le nom de Songs of a New Dawn (Chansons d’une nouvelle aube), est la collection de chansons composées par Shrii Prabhat Ranjan Sarkar alias Shrii Shrii Anandamurti. Il a écrit 5018 chansons qu’il a composées en huit langues dans la période de 1982 à 1990. Les paroles de ses chants dévotionnels décrivent la relation spirituelle entre le dévot et le Seigneur. Ces chants créent une vibration spirituelle. Ils comprennent de nombreux thèmes, y compris des thèmes sociaux. Riche en mélodies diverses, ces 5018 notations musicales témoignent avec révérence de l'approche de Shrii P.R.Sarkar pour apporter une renaissance culturelle.
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