Une culture universelle passe par une spiritualité dépouillée des dogmes.
La spiritualité d’aujourd’hui c’est d’aligner complètement notre équilibre à la fois physique, psychique, spirituel et émotionnel pour pouvoir s’élever et avancer avec tous les aspects de nous et non pas être dans une séparation entre le corps, le mental, et les choses de l’esprit comme cela a pu être le cas dans les siècles passés.
En écoutant et en observant bien les humains, les dogmes qui guident leur vie sont nombreux car ils échappent à toute pensée rationnelle. Par exemple une personne dogmatique pourrait affirmer que les dinosaures n’ont jamais existé ou que les femmes ne devraient pas conduire, et bien d’autres dogmes qu’ils soient du domaine politique, économique ou religieux.
Les religions les plus répandues ont été fondées sur les enseignements d’êtres éveillés. Mais au fil des siècles, elles sont devenues des religions organisées et ont perdu de leur intensité dans la recherche intérieure individuelle. La religion est certes une pratique sociale dans laquelle le vrai croyant va se sentir reconnu et respecté ; mais l’histoire des religions montre qu’elles ne sont pas arrivées à une véritable émancipation des Hommes.
L’insatisfaction et la peur grandissante partout dans le monde font que les gens reproduisent le même schéma éculé, ils se rassemblent autour de nouveaux mouvements religieux qui sont fondés sur toutes les grandes traditions religieuses. La plupart promeuvent une existence calme et pacifique mais quelques-uns évolueront en mouvements armés. D’autres offriront un soutien idéologique à de dangereuses idées politiques. D’autres profiteront de la détresse des individus pour mieux les exploiter.
Les religions excluent d’autres philosophies et enseignements. Elles attendent de leurs fidèles l’acceptation de ses doctrines et de ses dogmes. Dans le passé, toutes sortes de dogmes, religieux – et non religieux – ont été à l’origine de nombreuses injustices et ont créé des tendances séparatistes dans la société. Il y a quelque chose de libérateur à questionner tous les dogmes qui font partie de notre univers mental.
Nous devrions d’abord et avant tout examiner les dogmes potentiels en nous-mêmes, puis ceux du groupe que l’on fréquente. Il s’agit d’observer de manière ouverte et voir l’unité autant que possible. L’unité dans la diversité.
Pourquoi ne pas aller chercher une sagesse dans un univers qui nous est totalement étranger ?
La spiritualité est toujours singulière. Il y a des gens qui sont religieux et ont une pratique spirituelle. Vous avez des gens qui n’ont pas de pratique religieuse mais ont une pratique spirituelle. Vous avez des gens qui ont une pratique religieuse mais pas spirituelle, ça ne les intéresse pas, ce n’est pas pour ça qu’ils vont à l’église, à la synagogue, à la mosquée, au temple ou tout autre lieu de culte. Enfin vous avez des gens qui n’ont ni pratique religieuse ni pratique spirituelle.
Dans un autre sens, on a tous une « religion » : la façon dont on voit le monde en fonction de ses centres d’intérêts. On a tous une carte mentale du monde (mais la carte n’est pas le territoire !). Dans les médias subventionnés, les Journaux Télévisés, la pub, la structure narrative est toujours la même et en fait c’est une espèce de grande messe profane qui captive les gens dans une narration qui renforce la croyance et qui interdit les processus de pensée différents.
Notons que selon l’expression de la culture locale ou sous l’influence d’un leader charismatique, une « religion » prend la forme qui convient aux pratiquants. Ainsi de nouvelles formes religieuses ne peuvent être que de grossières parodies des traditions ancestrales car le lien entre ces anciennes traditions a été rompu historiquement.
L’élément spirituel des religions est pratiqué dans la forme structurée de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales. Les religions croient en un Dieu perçu comme distinct qui se tiendrait à l’écart de l’humanité pécheresse. Toutes les religions dogmatiques qui prétendent que Dieu est loin sont « en sommeil spirituel ».
Il en va de même pour ceux qui recherchent le Soi suprême en faisant des pèlerinages dans des lieux dits saints. Certes ces rassemblements peuvent apporter un soulagement temporaire à la plupart de ces fidèles mais les adorateurs dogmatiques qui demandent à Dieu des gains matériels et ceux qui prient secrètement Dieu pour obtenir du prestige et du pouvoir sont tous « endormis ». Ils aspirent intérieurement à quelque chose d’autre que le Divin.
L’homme tel qu’il est aujourd’hui est endormi alors qu’il a le potentiel d’être éveillé. Le plein éveil est l’objectif, il faut simplement expérimenter. Chacun doit faire son chemin et trouver sa spiritualité.
Au début du voyage spirituel, même les chercheurs contemporains peuvent être attirés par le culte des idoles, cherchant le réconfort dans des représentations physiques du divin. Pourtant, en poursuivant leur chemin, certains découvrent les limites de ces pratiques. Ils commencent à réaliser que la peur de l’inconnu ne peut être surmontée par la pensée magique et que l’essence du divin ne peut être contenue ou représentée par de l’argile, du bois ou du métal.
De nos jours, on voit des manifestations plus diffuses, personnelles et informelles de la « religiosité ». Parmi la diversité des religions, on trouve actuellement des fidèles éveillés qui sont bien conscients de ces situations et qui élèvent la voix pour un changement dans les pratiques cultuelles et de l’intégration religieuse.
Le spirituel n’implique pas nécessairement le religieux.
Le mot religieux et le mot spirituel n’ont pas le même sens selon l’éducation et l’environnement culturel de celui/celle qui les utilise. Dans certains pays, les gens ne font pas de différence entre ces deux termes. En occident, sur fond de crise de confiance envers les institutions, de plus en plus de personnes se disent « spirituelles mais non religieuses ».
Les spiritualités laïques reposent sur l’immanence, le fait que le sacré est présent dans le monde. Voire, comme dans le panthéisme, que le sacré est partout, qu’il se confond et ne fait qu’un avec les éléments naturels et tout l’univers. La spiritualité comble un besoin d’authenticité en tant que quête du sens de l’existence, quête d’un besoin d’amour et de relations. Aimer c’est reconnaître dans l’autre, la personne humaine, quelque chose que je ne pourrai jamais complètement maîtriser.
Pour voir l’émergence d’une culture universelle, nous devons nous donner les moyens de s’émanciper de la crise du monde moderne et de revivre pleinement une spiritualité libérée des influences modernes. Il s’agit de promouvoir la connaissance métaphysique et de l’intellectualité pure, la science sacrée qui s’intéresse à la connaissance des principes transcendantaux et universels. Il est important ici de bien faire la différence entre le religieux et le spirituel.
Selon des philosophes anciens et modernes, la véritable spiritualité est universelle et transcende toutes les limitations. C‘est un principe vital qui habite l’être entier de la personne en toutes ses dimensions et l’ouvre à des valeurs transcendantes. Celles-ci incluent des valeurs orientées vers le souci des autres telles que la justice sociale, l’égalité entre hommes et femmes ; aussi vers le soin de la nature, des animaux et des végétaux.
La spiritualité universelle porte en elle le refus de l’enfermement ; la religion, elle, porte les mots pour dire et vivre ce refus. L’une et l’autre peuvent encore se conjuguer pour qu’adviennent le sens et le but élevé de l’existence. Pour cela un effort conscient doit être mis en œuvre afin de chercher des réponses à ces questions : Quelle est la nature fondamentale du monde ? Quel est le sens de l’existence ? Pourquoi suis-je ce que je suis ? Pourquoi est-ce que je crois ce que je crois ? Est-ce que ma vision du monde est juste ? Quelle est ma mission dans ce vaste monde ?
Les maîtres yogis ayant atteint un haut degré de réalisation spirituelle – et autres sages méditant, chercheurs éveillés – nous apportent des réponses à ces questions tout en laissant le libre arbitre à chacun.e de vivre sa propre expérience. Ainsi le résume Deepak Chopra, médecin endocrinologue d’origine indienne et de nationalité américaine : « La religion, c’est de croire en l’expérience de quelqu’un d’autre… La spiritualité, c’est de vivre sa propre expérience ».
A planete-pour-tous, nous n’avons rien contre le sentiment religieux, ni rien contre ce qu’on peut appeler l’inquiétude métaphysique devant le monde. La peur de l’inconnu, l’envie de comprendre ce qui nous attend, c’est la condition humaine qui fait partie de la grandeur de l’homme.
Pourquoi l’homme a-t-il instinctivement horreur du néant ? L’Esprit répond : « Parce que le néant n’existe pas. » Chacun choisit son chemin et doit rester libre de sa recherche métaphysique comme de la liberté de l’esprit ou de l’intelligence.











