La culture peut-elle être au service de la paix dans le monde ?

Comment apprendre à changer notre regard sur le monde pour mieux vivre l’accélération du changement

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Les religions et les politiques sont-elles porteuses de messages de paix ?

Dans notre époque, marquée par les conflits – politiques, économiques, militaires – et la montée des fanatisme, obscurantisme, intégrisme, on peut se poser des questions. Celle du rôle des politiques internationales et leur régulation qui apparait inefficace tant on constate le retour de la force au détriment du droit. On constate aussi depuis longtemps l’influence du religieux sur le politique notamment dans les pays du Moyen-Orient.

On doit se poser la question plus globale sur le rôle des religions dans notre monde au 21è siècle. Si toutes les religions enseignent la paix, pourquoi elles ne peuvent pas cohabiter en paix ? C’est ce qu’expose le journaliste Joseph Macé-scaron en écrivant, après les attentats à Paris en 2015, son essai L’horreur religieuse dans lequel il montre qu’un monde sans mouvement fondamentaliste est souhaitable.

On peut comprendre que la critique des religions peut amener chez les croyants fidèles le sentiment de ne pas être respecté et provoquer des blessures émotionnelles. Comme toute douleur, cela dépend d’une personne à l’autre. Des êtres spirituellement développés méditant dans des monastères, des ashrams ou autres lieux de retraite spirituelle, nous disent que se concentrer sur une spiritualité sans dogme irrationnel ne devrait pas troubler l’individu, ni affaiblir sa foi en un Dieu protecteur, si la pratique individuelle ou communautaire transcende le monde relatif pour trouver la Réalité, ou l’absolu, profondément à l’intérieur de soi. C’est le sens de la pratique spirituelle de maintenir l’harmonie cosmique en soi. Cette vision et cette intention sont déterminantes au XXIe siècle pour établir une paix durable entre les hommes.

Or, les différentes religions sont basées essentiellement sur leur propre théologie qui est enracinée dans leurs histoires imaginaires de création et de miracles. Pour beaucoup d‘entre elles, les religions sont fondées sur le mythe, l’allégorie et la symbolique. Dans certains pays d’Amérique et du Moyen-Orient où la religion est omniprésente, leurs prédicateurs cherchent à interpréter les histoires et symboles religieux ou à démontrer à toutes fins la valeur de ces récits métaphoriques et ces croyances.

Cependant il semble difficile de parler des religions en général car on doit considérer qu’il y a la spiritualité religieuse, il y a les institutions religieuses, il y a la politique et la religion, et qu’il y a de nos jours d’innombrables personnes dignes d’estime dans toutes les religions. Dans le passé, il y a eu des êtres remarquables par leurs faits, leur comportement ou leurs écrits. Ils ont été distingués saints et saintes par différentes religions pour leur rayonnement spirituel exceptionnel. Certains ont été des modèles de vie et ont inspiré une révolution spirituelle à leur époque. Mais ont-ils vécu une vie remplie de bonheur ?

La confrontation entre les intellectuels athées et les intellectuels religieux ne s’arrêtera pas tant qu’on n’aura pas retrouvé le chemin des Lumières et de La lumière par l’exploration à l’intérieur de soi. Déjà 400 ans avant J.-C,Platon qui est un des philosophes majeurs de la pensée occidentale, nous dit que la vérité se situe dans un monde supérieur. Cela demande de l’humilité pour le comprendre. Actuellement le manque d’humilité de la plupart des dirigeants du monde s’explique par le succès de l’économie capitaliste dans sa volonté de dominer la Terre, par la quantité considérable de biens qu’il a permis d’accumuler. S’agissant des dirigeants de tous types d’entreprises, l’avocat enseignant en style de management Alexandre Dianine-Havard nous dit dans ses livres que la première vertu à acquérir lorsque l’on souhaite être un leader est la vertu de magnanimité, la deuxième étant l’humilité.

La vertu n’a qu’une finalité, celle de se réaliser pleinement en tant qu’être humain. Pour celles et ceux qui ont expérimenté la méditation sur la dimension intemporelle de l’être, cette pratique permet l’éveil libérateur au processus global du conditionnement qui nous affecte plus ou moins. C’est encore plus vrai à l’ère de l’Intelligence Artificielle. L’être humain ne doit pas se comporter comme une machine programmée, il doit utiliser la pensée rationnelle et il doit considérer aussi qu’il existe une énergie au-delà de la pensée.

« L’énergie mentale est plus puissante que l’énergie physique et l’énergie spirituelle encore plus puissante. Le manque de développement spirituel fait qu’aujourd’hui les intellectuels égarent la société. Tous les problèmes de ce monde viennent de cela. C’est un déploiement intellectuel fantaisiste »

Shrii Shrii Anandamurti

Parmi ces personnes dites intellectuelles, sont visés les « sachants » qui dans certains médias manifestent un point de vue mesquin, terre à terre – esprit petit-bourgeois – pour donner « à manger » afin de mieux contrôler les esprits. Visés aussi les intellectuels imbus d’eux-mêmes issus de la finance, de la technologie, des médias et d’autres domaines qui détiennent un certain pouvoir économique. Ensemble, ils influencent plus d’un milliard de personnes. On peut citer les dirigeants des banques centrales, les gérants des puissants fonds de pension et des investisseurs fortunés intervenant dans la spéculation boursière qui contrôlent notamment les flux et les prix des matières premières alimentaires dont les pays en voie de développement ont besoin prioritairement.

Les intellectuels qui vivent dans des circuits étanches sécularisés, auraient-ils des démons intérieurs à vouloir servir des dictateurs qui se qualifient de surhomme pour mieux dominer leur peuple ?

Les personnes qui égarent la société sont les lobbys des entreprises dominant le marché mondial, parmi eux on peut citer les géants du net GAFAM. Ces plus puissantes multinationales des technologies de l’information et de la communication n’ont plus de limite avec leurs ingénieurs informaticiens créant les algorithmes pernicieux d’internet. Ainsi des contenus apparaissant sur les écrans sont réputés addictogènes et destructeurs de la mentalité surtout chez les jeunes utilisateurs.

Les parasites qui prospèrent et se nourrissent grâce au travail et aux efforts des autres sont tellement consumés par le pouvoir et la force qu’ils ont, qu’ils n’ont plus le sens de la réalité et qu’ils perdent la notion du bien et du mal. Les riches dirigeants des grandes multinationales qui par des ruses politico-diplomatiques et les stratagèmes économiques participent à la déshumanisation de l’Homme.

Que nous vivions sous le joug d’une dictature dure ou d’une dictature soft, les gouvernements se servent du sentiment de peur pour gouverner les citoyens. Chaque peur non affrontée se renforce, se solidifie, et finit par devenir un verrou qui vous empêche d’avancer. Le repli défensif, physique ou idéologique, naît de la peur de l’effondrement.

Progresser spirituellement, c’est supprimer chaque jour un peu les peurs non essentielles qui vivent en nous, jusqu’à redevenir l’être heureux et libre que nous sommes naturellement. Le véritable message est la méditation, la vigilance intérieure, la pleine conscience et la gratitude, la liberté, l’éveil.

Doit-on céder au fatalisme de la situation désastreuse du monde actuel ?

Malgré tous les conflits complexes et multiples (familiaux, économiques, politiques, géopolitiques ou géostratégiques), des fidèles des religions qui, ayant dominé la peur du châtiment, ou de la censure si l’on s’écarte des traditions familiales ou collectives; ainsi que l’espoir d’une récompense après la mort; ces fidèles ont un comportement irréprochable et œuvre pour un œcuménisme de bon aloi. C’est le cas des chrétiens qui, dans leur diversité, se réfèrent notamment au Psaume 37.5 de la Bible pour avancer positivement dans leur vie : « Recommande ton sort à l’Éternel, mets en lui ta confiance, et Il agira ». Cette phrase peut être à double tranchant si on ne suit pas un modèle d’éthique et de conduite vertueuse en société. La moralité repose sur des bases cérébrales indépendantes des cultures et des religions. Cette réalité biologique rend en principe possible une morale universelle.

Le réalisme manque souvent aux leaders religieux et l’humilité est une qualité que n’ont pas des politiciens avides de pouvoir et d’argent. Ce constat ne doit pas justifier de l’hypocrisie qui voue les religions à enseigner et à pratiquer la charité plutôt que de préconiser le combat pour la justice sociale avec les transformations socio-économiques que cela implique.

Le chemin pour la paix doit certes passer par l’aide réelle aux nécessiteux mais aussi par l’action unitaire pour la justice : que tous les êtres humains sans discrimination doivent bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde (voir la Théorie de l’Utilisation Progressiste -TUP).

Pour établir la paix, notons que le dialogue et la coopération interculturelle pour l’intérêt public, les débats théologiques et le partage des expériences spirituelles lorsqu‘ils sont teintés de prosélytisme conduisent toujours à une impasse car la spiritualité est détachée de toute appartenances ou de dogme.

Le spectre du chaos ou de l’anarchie est brandi par ceux qui ordonnent le monde et à qui cela profite.
A planète-pour-tous, nous pensons que du chaos émerge la lumière, que les conflits de toutes sortes de l’époque actuelle sont une transition nécessaire pour nous diriger vers un monde plus spirituel. Ce monde plus ordonné et paisible peut être possible par une (r)évolution de conscience(s). Pour cela le courage est nécessaire, être courageux, c’est forcer sa nature pour un noble objectif.

En occident, l’approche de la spiritualité est très mentale. On joue avec des systèmes, des concepts, beaucoup de philosophie, cela relève parfois de l’opinion, celle qui est salvatrice selon les religions. Les sciences profanes sont dépeintes comme étant secondaires car elles se contentent de décrire le monde mais elles sont incompétentes à expliquer le ‘pourquoi’ du monde. Ce qui subsiste comme tradition en Occident est de plus en plus affecté par la mentalité moderne, et par conséquent d’autant moins capable de servir de base solide à une restauration.

Le désir des religions de revenir à la spiritualité peut être satisfait par les dimensions contemplatives négligées de la prière et par le chemin de la profondeur. Vous n’attirez pas ce que vous voulez dans la vie, vous attirez ce que vous êtes. Dans le Nouveau Testament de la Bible, il est écrit : « Le royaume des cieux est au milieu de vous» (Luc 17:21). « Au milieu de vous » cela signifie à la fois « au dedans de chacun de vous » : évoquant que nous sommes, chacune et chacun, habité par une dimension divine. Cela signifie aussi « au milieu de vous tous » : au cœur de nos belles relations. D’où l’avantage de nous rencontrer dans un esprit fraternel.

Il ne peut y avoir de paix lorsqu’il y a la jalousie, la colère, la rancœur, les mensonges, la haine, dans nos familles, dans notre pays, dans nos rencontres avec les autres. Par contre, chaque fois que vous ressentez de la sympathie, de la confiance, de la gratitude, de l’amour, de la fraternité, vous produisez des vibrations à haute fréquence.

« Nous sommes des ondes sonores et lumineuses ralenties, un faisceau ambulant de fréquences syntonisées dans le cosmos. Nous sommes des âmes vêtues de vêtements biochimiques sacrés et nos corps sont les instruments à travers lesquels nos âmes jouent leur musique. » — Albert Einstein

Ces vibrations sincères vous font sentir plus énergique et joyeux, apte à agir positivement pour le bien du monde. Apprendre à vibrer haut est la meilleure prière que vous pouvez faire. Cette recherche de paix peut se faire en sondant plus profondément notre moi, en écoutant notre esprit intérieur.

Pour faire cette recherche personnelle, il est important de recevoir les conseils appropriés d’un Maître spirituel reconnu de notre temps comme Shrii Shrii Anandamurti. Son enseignement perdure notamment par les professeurs de méditation yogique (acharyas) qui, avancés sur le chemin de la réalisation de Soi, suivent une moralité et une conduite irréprochables dans nos sociétés mondialisées et déboussolées d’aujourd’hui.

En Inde, beaucoup de gens pratiquent la méditation spirituelle du yoga. Dans la philosophie indienne, ce qu’on appelle souvent Dieu (paramapurusha), n’est pas en dehors de nous, pas dans un paradis imaginaire, mais plutôt dans le cosmos et la terre. Dieu est notre témoin, non pas en tant que juge céleste et sévère, mais en tant que source de création et témoin ultime de la création. Ainsi, la présence du témoin transcendant – cet Être suprême – illumine chaque action que nous prenons. Aucune satisfaction intérieure ou sécurité ne peut être éprouvée sans reconnaître cette vérité plus profonde. Cette prise de conscience oblige les humains à s’abandonner à ce plus grand flux d’existence.

« La Conscience Cosmique demeure dans le sens même de l’existence, dans le désir même de son cœur »  

Shrii Shrii Anandamurti –

Si de plus en plus de personnes trouvaient le chemin vers la véritable source d’amour dans leur cœur, vous pouvez imaginer l’impact sur le monde. Sans humilité ; sans la foi pour aller vers une exploration intérieure ; sans un engagement dans la lutte pour la justice sociale ; sans le respect pour la vie animale et toute forme de vie ; sans idées qui pourraient déclencher un changement de système et ouvrir la voie à une société saine, la contribution des religions à l’émergence de nouveaux paradigmes au XXIème siècle reste alors limitée.

Avec l’idéal d’une culture universelle tournée vers la transformation intérieure, on pourrait lutter contre les forces parasites de la société humaine et apporter de réels changements pour faire de notre planète un lieu de paix, plaisant à vivre pour tous, maintenant et pour les générations à venir.

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