La culture peut-elle être au service de la paix dans le monde ?

Pour la plupart d’entre nous, nous sentons bien que quelque chose ne va plus dans le monde actuel et ne nous correspond plus. Certains besoins ne sont pas remplis. Le désir de convenir, d’être à la hauteur, de combler les attentes de son environnement (parents, culture, fratrie, employeur, etc.) ont supplanté notre besoin, originel et fondamental, d’authenticité et de congruence.

Le monde, et en particulier la jeunesse, est confronté à une crise de sens. Dans nos sociétés occidentales, la violence est un phénomène qui prend de l’ampleur à cause du capitalisme de connivence qui a déconstruit les valeurs morales et créé de la pauvreté. L’hyperconsommation liée à ce système ultra libéral a fait que chacun pense avoir le droit de faire ce qu’il veut sans considération pour ses devoirs envers la société.

Pourquoi les jeunes sont devenus violents ou dépressifs ?

Fréquemment il s’agit d’un sentiment de frustration par le manque de perspectives, d’une jalousie sociale, ou encore d’une anxiété bouleversante, comme parfois aussi d’une forte dépression face à un échec ou un deuil… Notre vision matérialiste dominante encourage l’égoïsme, le consumérisme et les points de vue superficiels, ce qui conduit à l’exploitation, à l’épuisement des ressources, au vide intérieur. Mais il y a de l’espoir, il est possible d’avoir des rêves autres que ceux de l’hyper-bourgeoisie de l’hyper-capital dominé par le modèle anglo-saxon préoccupé de ne pas perdre son leadership mondial. Une grande partie de la jeunesse s’informe, se forme et veut changer le capitalisme exploitant le monde.

Il y a toujours de l’espoir car la connaissance et la gestion de ses émotions joue un rôle important dans la vie humaine. Nous sommes des êtres conscients étonnamment créatifs, dotés d’une capacité mentale d’auto transformation. Dans notre monde en crise, il est urgent de se transformer soi-même.

Sans émotion, les êtres humains n’agissent pas, quelle que soit la quantité de connaissances dont ils disposent. L’émotion a un impact considérable sur notre activité humaine. Et cette émotion peut aussi nous conduire dans des directions diamétralement opposées. L’émotion compulsive est aveugle, elle nous précipite dans toutes sortes de vices dégradants et de dogmes néfastes, tandis que l’émotion soutenue par la rationalité nous pousse en avant sur le chemin de l’harmonie.

Il existe de nombreux exemples actuels de la manière dont l’émotion façonne l’activité humaine : des catastrophes écologiques à l’adhésion à une foi religieuse, en passant par de nombreux autres cas. Dans toutes ces circonstances, l’émotion joue un rôle essentiel.

Comment les émotions aveugles nuisent ?

Tant que les émotions ne sont pas guidées par la rationalité, quel que soit le niveau d’éducation d’une personne, il y a forcément des problèmes qui parfois ont des proportions épiques. C’est un aspect de la question.

Deuxièmement, même si les gens ont des connaissances, ils ne feront rien tant qu’ils n’auront pas un lien émotionnel avec la situation en question. Si ce lien émotionnel est aveugle, ils deviendront la proie du dogme, et s’il est combiné à la rationalité, cette personne peut faire de grandes choses pour l’humanité.

Troisièmement, l’émotion doit toujours être guidée par un esprit ouvert à 360 degrés et ne doit pas être liée à un quelconque égoïsme ou à un programme de groupe.

Quatrièmement, à cause des émotions, les gens ne font souvent pas ce qu’ils devraient faire, ou font ce qu’ils ne devraient pas faire. Il s’agit donc d’une force délicate. Même les personnes instruites tombent souvent dans ce piège.

Cinquièmement, la seule réponse est l’éducation pour un Nouvel humanisme et les pratiques du yoga. Un yoga qui intervient dans le spectre intégral des pensées, des émotions et des sensations, pour mieux les gérer. La méditation yoguique permet de créer une distance entre soi et ses pensées limitantes, de les voir comme de simples objets mentaux plutôt que comme des vérités absolues. Soutenu par ces forces rationnelles et spirituelles, le sentiment émotionnel d’une personne sera utilisé uniquement pour des efforts positifs.

Enfin, lorsqu’il est isolé, l’esprit émotionnel s’oriente vers le dogme et lorsqu’il est guidé par la rationalité, cet esprit devient une force puissante pour la justice idéale rendue vivante – que l’on appelle dharma dans le yoga.Le Dharma, un concept aux multiples facettes dans la philosophie indienne, est souvent traduit par « devoir », « éthique » ou « voie juste ».

Sur quel aspect de la nature humaine est-il plus important d’agir pour changer son regard sur le monde ?

Le concept de spiritualité renvoie à la notion de souffle, d’esprit. La spiritualité désigne également la quête de sens, d’espoir, ou de libération. Elle repose sur le passage d’une existence non consciente à une participation consciente qui forme le socle obligé d’un engagement altruiste rayonnant de lumière et d’amour pour l’humanité. Parallèlement chacun à son niveau, nous devons lutter pour la justice sociale, pour la démocratie économique afin d’éliminer la pauvreté partout dans le monde.

Des pratiques millénaires fondées sur l’intuition intellectuelle traditionnelle transcendante et l’introspection permettent la recherche du progrès à la fois individuellement et collectivement dans toutes les sphères de l’existence humaine : individuelle, sociale, économique, intellectuelle et spirituelle. Un vrai spiritualiste est quelqu’un qui a la volonté et le courage de lutter contre l’injustice et l’exploitation. Le courage est vraiment un état à cœur ouvert. Il est nourri par l’amour sincère que la personne éprouve pour l’humanité.