Où il y a mouvement, il y a aussi un but. Dans l’absence d’un but, on ne peut parler de progrès. Il ne peut également y avoir de direction. Ainsi la marche en avant de la société est motivée par le but commun à tous de réaliser la félicité spirituelle, un état permanent d’équilibre, de paix et de bonheur. Bien qu’une telle réalisation dépasse le domaine de la théorie sociale, il est néanmoins important de reconnaître son effet sur la société: elle inspire la conduite morale et le respect pour tous les êtres vivants. Et quand les six facteurs précédents sont présents, et qu’un équilibre se crée entre eux, la société est sure d’avancer vers ce but spirituel. Dans un tel environnement, les aspirations profondes de l’esprit humain pourront s’exprimer et se réaliser pleinement, et une vision collective universelle se développera.
Lorsque cette joyeuse réalisation de la nature de l’être, « anandam » en sanskrit, inspirera les bonnes volontés et un traitement bienveillant de toute la création, le sentiment humaniste s’élargira de la famille humaine au cosmos entier, et se transformera en amour universel, ou « néo-humanisme ». Toute la philosophie tupiste est guidée par ce concept de néo-humanisme. Ses principes permettent à la société de s’ancrer dans la moralité tout en avançant vers la spiritualité. Par exemple, le néo-humanisme reconnaît et donne une toute première importance à la valeur existentielle de chaque être vivant. Car même les objets inanimés sont d’uniques expressions de la conscience cosmique, et cette capacité d’apprécier la valeur intrinsèque de chaque entité, est la véritable marque d’une société progressiste.
En ce qui concerne nos interactions avec l’environnement, la TUP place la valeur existentielle de toutes les entités, au-dessus de leur valeur utilitaire. Nous ne pouvons en effet, continuer à regarder cet univers avec les yeux avides de l’exploiteur, qui ne voit que la valeur marchande des choses, pour satisfaire ses désirs interminables. Cette attitude est tellement ancrée que fréquemment, nous ne remarquons pas la valeur subtile des choses, qui nous est cachée par notre compréhension limitée. Ainsi, notre obsession de tout transformer en marchandises nous empêche de voir la beauté et l’harmonie du monde qui nous entoure. Au fur et à mesure que nous comprendrons et surpasserons nos limitations passées, ce monde, qui en a toutes les potentialités, deviendra un paradis pour toute l’humanité, les animaux et les plantes.
Autres lectures sur ce sujet:
« PROUT in a Nutshell ». La partie quatre de cette série contient d’importants textes d’introduction de la TUP. Dans la partie trois, une portion est dédiée à une discussion sur l’unité, la sécurité et la paix. Dans la partie six, l’article « The Future of Civilization », discute asti, bhati, et anandam, ainsi que les six facteurs.