Production adaptée aux besoins humains et utilisation maximum

Le système socio-économique capitaliste est basé sur la motivation de l’individu pour le profit financier. Dans cette course au profit, les êtres humains sont traités de la même façon que le capital, le terrain ou l’équipement. Selon la TUP, un tel système se situerait à l’opposé d’une socio-économie idéale, car seule la satisfaction des besoins humains peut justifier l’existence d’un système économique.

Cette assimilation des individus au capital a amené à la fois injustice et exploitation. Aujourd’hui, nombre de travailleurs, y compris les plus zélés, se voient privés de leur emploi, par des sociétés percevant la réduction de personnel comme une manière facile de diminuer leurs coûts et d’augmenter leurs profits. La rareté croissante de l’emploi a plongé une multitude dans le chômage chronique ou le sous-emploi. Quant à ceux qui continuent à travailler, ils connaissent pour la plupart une baisse constante de leur pouvoir d’achat.

Dans le système capitaliste, production, distribution, ventes et achats sont tous régis par le mécanisme du soi-disant « libre-échange ». Les consommateurs seraient libres d’acheter ou non les produits, et il s’en suivrait une compétition entre des fabricants indépendants, supposée garantir une bonne qualité de produits et des prix bas. Les produits qui ne correspondraient pas aux besoins réels de la société ne seraient pas vendus, et leur production cesserait naturellement car les fabricants ne pourraient en tirer un profit. Ce mécanisme est perçu comme une preuve que ce sont bien les consommateurs qui dirigent les fabricants quant à ce qu’ils doivent ou ne doivent pas produire.

Cependant, ce conte de fée masque une toute autre réalité. Dans cette quête incessante de profits toujours plus élevés, des méthodes psychologiques et sophistiquées ont été introduites afin de créer des marchés totalement artificiels, pour écouler des produits et des services sans nécessité ou même dangereux. Au moyen de campagnes publicitaires répétées, une demande est crée et maintenue pour des produits tels les cigarettes, la « junk food », les distractions superficielles, et mille et un articles et marques superflues. Tant que les profits sont à la base de la production, les sociétés trouveront toujours de nouvelles méthodes pour accroître la demande pour leurs produits. Même si les produits en question nuisent à l’environnement ou à la société, ces sociétés continueront à les produire tant qu’elles peuvent en tirer de l’argent.

Les défenseurs du capitalisme parlent souvent du fait que l’économie actuelle n’est ni centralisée, ni planifiée. En fait, la forte concentration du pouvoir économique dans les mains d’un petit nombre de grosses entreprises, d’individus et de banques, aboutit à une centralisation, qui, bien que moins évidente que dans les pays communistes, n’en n’est pas moins absolue. Ainsi, seule une poignée de sociétés contrôlent toutes les industries majeures, y compris la technologie militaire, l’énergie, l’immobilier, les banques, les aliments et la santé. Leur contrôle s’étend même aux dirigeants politiques dont elles paient les campagnes électorales.

Des mécanismes sophistiqués de contrôle financier ont été mis en place au sein de l’économie libre-échangiste actuelle, en vue d’augmenter les profits et la richesse d’une minorité. Les répercussions d’un tel système ont été une baisse générale du niveau de vie, et la destruction de l’indépendance des localités qui se sont vu de plus en plus dépossédées de leurs ressources. Un exemple clair de ce phénomène est le grand déséquilibre des consommations. En effet, aujourd’hui, seulement 20% de la population consomme 80% des biens et des services, laissant quelques « miettes » pour les 80% restant de l’humanité. Et même parmi les 20% les plus chanceux, la concentration des richesses s’est radicalement accrue, formant une super-élite, et appauvrissant la classe moyenne ainsi que les plus démunis qui voient généralement leur pouvoir d’achat se dégrader. On estime ainsi qu’aux Etats-Unis, près de 50% des richesses est détenu par moins de 1% de la population.

Les nations industrialisées retiennent une certaine apparence d’autodétermination, et quelques restrictions sur l’activité des sociétés multinationales ; en revanche, la pauvreté et les disparités économiques des nations en voie de développement sont vraiment pitoyables.

Aujourd’hui l’élite commerciale, au travers d’institutions telles que l’Organisation du Commerce Mondial, l’OCDE, la Banque Mondiale, et par des interventions directes de sociétés multinationales, cherche à placer toutes les économies locales sous son contrôle. Elle veut retirer aux gouvernements le droit de contrôler les activités économiques de leurs pays, même s’ils le font dans l’intérêt général. Le dessein essentiel de cette élite est de rendre les populations locales dépendantes d’une économie mondiale qui exploite leur travail et leurs ressources, tout en les soumettant à la volonté de distants maîtres économiques. « Fast Track » et « NAFTA » aux Etats-Unis, ainsi que les Accords Multilatéraux sur les Investissements (« AMI »), promus par l’OCDE veulent tous aboutir à un tel résultat.

Le principal but économique de la TUP est d’utiliser au maximum et de distribuer rationnellement les ressources du monde. Ici, utilisation maximum signifie que les ressources doivent être exploitées de manière efficace et progressiste, c’est à dire dans le seul but de satisfaire les besoins de tous, dans les limites de la capacité de l’éco-système planétaire. Ceci pourra se faire seulement si les populations locales planifient leur propre économie, et contrôlent leurs propres ressources. Pour la TUP, c’est la seule façon d’éviter l’exploitation économique et d’assurer la préservation de l’environnement.

Dans cet effort, la TUP n’adopte pas une attitude de phobie envers la technologie ; au contraire, elle encourage des efforts scientifiques constants dans un esprit de bien-être général et d’indépendance économique des localités.