Dépressions économiques

Depuis ses débuts, l’évolution de l’économie industrielle ne s’est pas fait sans à-coups. Les années d’expansion industrielles ont toujours été suivies par des années de dépression – vaches grasses et vaches maigres. Mais quelle est la cause d’un tel phénomène ? Serait-ce un trait inéluctable de toute économie, ou est-ce lié à la nature du mode actuel de production ?

Tout phénomène, qu’il soit social ou économique progresse de manière systaltique (voir le chapitre sur la société et son mouvement). Il est donc normal qu’une nation connaisse des périodes de pause dans sa vie économique. Malgré tout, la dépression elle, n’est pas un phénomène naturel. Elle résulterait plutôt de défauts au niveau de la philosophie et des pratiques socio-économiques. Pour la TUP, la dépression n’est rien d’autre que le résultat de la domination, de l’oppression et de la répression.

Tout d’abord, il faut mentionner qu’avant la naissance de l’économie industrielle, on n’avait jamais connu de telles dépressions. Il s’agissait alors d’une économie de subsistance, plus que de marché. Les désastres économiques qu’elle traversait étaient généralement causés par la pénurie, la famine ou la guerre. À l’opposé, l’économie industrielle moderne produit des dépressions accompagnées par une surproduction. Le problème est que les travailleurs n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour acquérir les biens produits, parce que le capital se trouve totalement concentré dans les mains de capitalistes en mal d’investissements « profitables ».

C’est une contradiction inhérente au capitalisme qui cause toutes les dépressions économiques. En effet, les industries cherchent à maximiser leurs profits en réduisant leurs coûts, tout en maintenant ou augmentant leur part de marché. Mais pour augmenter leurs profits et réduire leurs coûts, elles sont constamment poussées à augmenter leur rentabilité en réduisant leurs dépenses de main d’oeuvre. Ainsi, lorsque l’économie entre dans une phase de ralentissement, nombre d’emplois sont supprimés, ce qui affecte le pouvoir d’achat de la population, et la consommation. De cette façon, l’industrie moderne coupe la branche sur laquelle elle est assise. Dans de telles circonstances, les capitalistes ne peuvent survivre que par des spéculations boursières, des fusions ou des acquisitions augmentant la centralisation du capital, ou l’expansion de leurs marchés à d’autres pays. Et de fait avec de telles pratiques, les profits augmentent tandis que les coûts de production diminuent. Mais le problème de cette approche est qu’elle crée un fossé énorme entre les revenus des propriétaires et ceux des travailleurs. En résumé, quatre facteurs seulement causent une dépression : 1) grande concentration des richesses, 2) obstacles à la circulation monétaire, 3) affaiblissement du pouvoir d’achat, et 4) dévaluation monétaire et l’incapacité résultante pour l’unité monétaire en vigueur de garantir la stabilité économique.

Toutes les institutions et pratiques qui encouragent ces facteurs deviennent des instruments d’exploitation et peuvent causer la mort d’une société.

Ces facteurs, rappelons-le, ne sont pas une fatalité. Ils ne sont pas une caractéristique inéluctable de toute économie industrielle. Au contraire, nous pouvons affirmer que cette loi de la productivité peut devenir bienfaisante quand elle est appliquée pour satisfaire les besoins du peuple. Pour la TUP, si un accroissement de productivité augmente la production au delà des besoins de la population, au lieu de licencier, on réduira les heures de travail en conservant les niveaux de salaire. Au sein d’une économie coopérative, on pourra ainsi toujours augmenter la productivité tout en conservant le plein emploi, tant que les ressources utilisées le permettent. Et cela parce que le but de l’économie reste un niveau de vie plus élevé pour tous.

Autres lectures à ce sujet :

« Proutist Economics. » Les chapitres un, deux et quatre, traitent plus particulièrement des concepts présentés dans ce chapitre.