Décentralisation et autonomie

Selon la TUP, la planification économique doit commencer en bas de l’échelle, pour utiliser et développer l’expérience et l’expertise des populations locales. Cela implique que la forme optimale d’une économie est la forme décentralisée, plutôt que la forme centralisée que l’on rencontre dans les pays capitalistes et socialistes. Avec la décentralisation, les populations locales restent maîtresses de leur destin économique. De plus, sans décentralisation, elles ne peuvent accéder à la démocratie économique.

Une des conditions requises pour le succès de la décentralisation est la présence d’une économie de coopération dont la motivation principale serait non pas le profit mais la satisfaction des besoins de chaque région. Ces deux conceptions sont bien souvent inconciliables. Les capitalistes ne démarrent une industrie que si les conditions de production et de vente leurs sont avantageuses. Réalisant leur profits au dépend des populations locales et des écosystèmes, leurs besoins réels les intéressent peu. À l’opposé, sous une économie de coopération nous assisterons à l’émergence et la multiplication de collectivités autosuffisantes qu’il faudra soutenir et fortifier. Pour ce faire, une approche décentralisée de l’industrie comme de l’agriculture est nécessaire. Autosuffisance ne signifie pas seulement l’autonomie alimentaire car elle englobe tout autant l’aspect industriel. C’est pourquoi la TUP recommande le développement dans chaque ensemble socio-économique d’un grand éventail d’industries, même si elles resteront pour la plupart de petite échelle.