La TUP recommande un système de techniques agricoles intégrées pour augmenter la production, la qualité des produits, et la cohérence écologique. Comme la TUP prône l’autonomie de chaque canton, et tout particulièrement son autonomie alimentaire, il est logique que les projets agricoles intègrent de nombreux produits différents. La monoculture de l’agriculture industrielle est seulement viable au sein d’un système de distribution en masse, avec tous ses gaspillages – ses dangers écologiques, et ses produits de qualité inférieure. Il est donc urgent de remplacer un tel système par une agriculture à la fois décentralisée et intégrée, réunissant toutes sortes de productions agricoles et artisanales. Il sera alors possible d’atteindre une véritable autonomie et compatibilité écologique. Ainsi cette agriculture intégrée pourrait inclure de nombreux domaines tels l’agriculture, l’horticulture (vergers), la floriculture (fleurs), la sériculture (soie), l’apiculture (abeilles), les fermes laitières, l’élevage, la pisciculture (poissons), le contrôle des nuisibles, la fertilisation, etc. L’idéal est que la transformation de tout produit agricole soit effectuée localement pour un maximum d’efficacité et le développement de l’autonomie locale. Si la production d’énergie (fermentation, solaire, vent etc.), la gestion de l’eau, et la recherche, sont effectuées localement, l’autonomie et la compatibilité écologique, deviendront certainement une réalité. L’utilisation maximum de la terre est l’un des objectifs principaux de l’agriculture intégrée. Dans cette optique, l’élevage en masse d’animaux pour l’abattoir est à la fois cruel et improductif. En effet, la même terre qui pourrait facilement nourrir un grand nombre d’individus avec une nourriture végétarienne, ne peut en nourrir qu’un petit nombre quand elle est utilisée pour l’élevage d’animaux destinés à l’abattoir. À notre époque, de plus en plus de gens prennent conscience des mauvais effets sur la santé des aliments carnés, et des différents dommages causés par l’élevage industriel. Pour ces différentes raisons, la TUP suggère qu’autant que possible, la consommation de viande soit progressivement réduite, sinon éliminée. Bien sûr la TUP est consciente que l’application d’un tel but demande un changement de la psychologie humaine, qui ne peut en aucun cas être forcé.
Pour arriver à une utilisation maximum de la terre, la TUP considère trois types principaux de cultures : mélangées, supplémentaires et en rotation. La culture mélangée implique la sélection de cultures complémentaires pour leur croissance simultanée. Cette technique améliore l’utilisation de l’espace, réduit l’érosion du sol, conserve l’eau et bénéficie des aspects complémentaires des différentes plantes. Par exemple, une certaine plante aura besoin de beaucoup d’azote, tandis qu’une autre en reconstitue les réserves. Ainsi différents groupes de plantes peuvent avoir un grand nombre de traits complémentaires.
Dans la culture supplémentaire, il y a une plante principale et une plante secondaire dite « de support ». Quant à la culture en rotation, elle est la succession de plantes avec différentes périodes de cultures. Ce système permet d’éviter l’appauvrissement du sol, et son utilisation pendant toute l’année, quand le climat l’autorise.
La TUP propose un système d’agriculture préservant l’équilibre écologique. Autant que possible, des engrais organiques devraient être utilisés pour maintenir la fertilité du sol. Des techniques avancées de compost et de culture combinée, doublées d’une forte volonté de recherche, feront considérablement progresser l’agriculture. A présent de nombreux groupes et individus travaillent indépendamment dans le développement ou l’utilisation de techniques telles que l’agriculture biologique ou biodynamique, la permaculture, le compost microbien, la radionique, etc.
Il faut noter qu’une agriculture décentralisée convient beaucoup plus à l’utilisation de telles techniques. Un autre problème crucial pour la compatibilité écologique et la viabilité à long terme, est celui de la gestion de l’eau. Plantations d’arbres au bord des rivières et des lacs, reboisement en masse, reboisement des déserts, collecte de l’eau de pluie, création d’étangs artificiels et de réservoirs, etc. Autant que possible, on ne toucherait pas aux réserves d’eau souterraines pour préserver l’équilibre écologique.