Les conseils sociaux

La démocratie politique actuelle n’a pas réussi à résoudre nombre de problèmes humains. En effet, même dans les sociétés actuelles les plus avancées, une petite classe de nantis représentant moins de 1% de la population, est autorisée à posséder plus de la moitié des richesses, tandis que la moitié de la population dispose de revenus insuffisants. Malgré tout, la TUP supporte la démocratie politique plutôt que d’autres formes de gouvernement, tout en s’efforçant d’éliminer ses inconvénients.

Pour compléter la démocratie sélecto-électorale sans parti, la TUP propose la formation de conseils sociaux composés d’individus motivés par le travail social. Ces conseils composés de volontaires ne participeront pas aux élections, et leur mission sera d’aider la société de toutes les manières possibles. Par exemple, ils participeront à l’établissement d’une démocratie économique en harmonie avec l’environnement, et s’assureront que chacun bénéficie du minimum vital. Ces conseils répondront également aux besoins sociaux, culturels, scientifiques des populations, et deviendront un catalyseur d’organisation sociale. Leur influence s’étendra dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’aide aux déshérités, le droit animal, la culture, les arts, l’industrie, le commerce, l’agriculture, etc. Il va sans dire que la formation de telles structures est un pas crucial vers l’établissement de la TUP.

Ces conseils sociaux tupistes, n’ont pas besoin d’un changement de système économique ou politique pour commencer leur travail. Au contraire, ils pourraient être formés dès maintenant par les individus avides de transformer la société et d’éliminer la pauvreté. Une fois formés, ces conseils pourraient à leur tour organiser des mouvements d’autonomie et lancer des projets tels que la création de monnaie locale, des coopératives de producteurs et d’acheteurs, des unions de crédit, etc. Finalement, leurs activités s’étendraient au domaine social et culturel, avec la promotion de l’alphabétisation, des arts et de l’éducation continue, etc. Ces conseils sociaux seraient composés de membres provenant de tous les secteurs de la société, ce qui leur permettraient d’élargir leur champ d’action au maximum. Les concepts tupistes de démocratie sélecto-électorale, compartimentale, sans parti, pourraient être testés et améliorés sous l’administration des conseils sociaux.

De tels conseils sociaux auraient en outre l’avantage de contrebalancer le pouvoir des élus. Dépourvus des contraintes de la politique partisane, ils transcendent les limites traditionnelles des politiciens dépendants de la création d’une image éligible et de l’appui financier des conglomérats commerciaux. Entourés d’une aura de respectabilité et d’apolitisme, ils seront bien placés pour observer les fonctionnaires et prévenir une éventuelle corruption. Alors que les membres des conseils sociaux pourraient éventuellement se présenter à différents postes gouvernementaux, ils ne pourraient en aucun cas se mêler à la politique partisane. Ils devraient au contraire supporter un type de sélection électorale basé uniquement sur le mérite individuel. Une telle plate-forme en faveur de la moralité des cercles dirigeants, fera beaucoup pour éliminer les défauts des systèmes politiques actuels, et donnera aux populations locales les moyens de prendre en main leurs propres affaires et leur propre développement économique. Bien sûr, cela n’arrêtera pas la lutte perpétuelle entre les forces progressistes et régressives, les rivalités entre classes et autres conflits sociaux. La corruption pourrait même pénétrer les conseils sociaux, mais beaucoup plus difficilement, à cause de l’intégrité des autres membres du conseil, et des grandes attentes du public vis à vis de tels conseils.

Les apôtres du cynisme croient que la nature humaine est essentiellement corrompue, et qu’en conséquence, les conseils sociaux se corrompront avec le temps, comme l’ont fait les partis politiques capitalistes et autres dirigeants du passé. De tels cyniques n’ont apparemment jamais travaillé parmi les plus pauvres, ni ouvert leur cœur à leur misère. Ils n’ont également jamais senti leur amour retourné au centuple par ces mêmes pauvres. La TUP considère les conseils sociaux comme le média principal de service social pour les aspirants sadvipras. Qu’est-ce qu’un sadvipra ? Ce sont les personnes de haute moralité, intelligence et compassion, qui en vertu de leurs convictions et de leurs pratiques, combattent l’injustice et la corruption et défendent le bien-être universel. Au cours de la lutte pour l’autonomie des régions, des organisateurs locaux possédant à la fois intégrité morale et autodiscipline seront testés dans le feu de l’action et se verront confiés des responsabilités sociales croissantes. Ainsi apparaîtront un grand nombre de sadvipras.

Les leaders moraux (sadvipras) n’ont pas les mêmes objectifs que la moyenne des politiciens capitalistes. Généralement, les partis politiques ne supportent pas les notions de minimum vital garanti à tous et de plein emploi. Ils comprennent en effet que la richesse des nantis ne peut se faire qu’au détriment du peuple – d’où en effet pourrait-elle provenir ? Les politiciens spirituellement indifférents ne veulent pas arrêter cette dynamique même s’ils prétendent différemment dans de beaux discours, s’ils lâchent quelques colombes ou qu’ils distribuent quelques euros ici et là. Pour être en mesure de combattre les forces d’ignorance et de corruption, il est nécessaire de se fortifier intérieurement, de développer ses potentialités physiques, mentales et spirituelles. Et les politiciens qui ne font aucun effort dans cette direction ne sont pas sincères.

A l’opposé, les sadvipras sont motivés par le service désintéressé et le sacrifice pour autrui, qui les propulsent vers leur but spirituel. Libérés peu à peu de tout égoïsme, ils mènent une existence comblée, et pleine de sens.