Démocratie compartimentée, sans parti

Incapable de résoudre le problème de la survie d’une multitude de par le monde, la démocratie politique telle qu’elle est pratiquée actuellement, n’a eu qu’un succès mitigé. Dénommée élogieusement, le « gouvernement du peuple, pour le peuple, et par le peuple », elle n’est en fait que le pouvoir de la majorité. Toutefois, quand les intérêts mercantiles sont capables d’influencer les électeurs et les politiciens, par des contraintes directes, de la propagande, des pots de vins, ou une habile manipulation des médias, il est facile de voir que les véritables intérêts de la majorité ne sont pas toujours pris en compte. Similairement, il se peut que, sous l’influence de discours éloquents, une population peu éduquée élise des dirigeants incompétents ou corrompus. Tout en courant le risque de sous-estimer la capacité des individus à s’autogouverner, il est cependant nécessaire de réaliser que les décisions prises par la majorité sont loin d’être parfaites, particulièrement quand les politiciens sont véreux, et quand les mass-médias informent peu la population.

Pour la TUP, la réussite d’une démocratie politique dépend de la présence de certains facteurs. Tout d’abord, les candidats doivent posséder un haut niveau de moralité, d’éducation et de conscience sociale. De leur côté, les électeurs doivent exiger un comportement moral de leurs leaders et posséder la connaissance et la conscience socio-économique requises pour prendre des décisions rationnelles. C’est pourquoi, un standard élevé d’éducation est nécessaire pour le succès de la démocratie.

Actuellement, l’argent investi, les décisions internes au parti, et le portrait médiatique des candidats comptent plus au moment de l’élection, que leur programme ou leur comportement. Dans de nombreux pays, les votes sont achetés et vendus ouvertement, et la corruption est plus la norme que l’exception. Dans ce cas, les personnes morales n’ont aucune influence sur le monde de la politique. Et dans les soi-disant pays développés, la situation n’est que légèrement meilleure, du fait du contrôle financier et politique des médias, et du faible niveau de conscience socio-économique.

Le défaut majeur du système actuel de démocratie politique, est que les candidats dépendants de l’appui financier des nantis pour leur campagne électorale, finissent dans la plupart des cas, par servir les intérêts des riches et des puissants. En d’autres mots, les décisions prises par les dirigeants d’un pays démocratique ne reflètent pas forcément l’intérêt général. Souvent, les leaders politiques sont forcés de servir de puissants groupes commerciaux, même s’ils sont immoraux et hypocrites, à cause de leur énorme pouvoir financier. Aller à l’encontre de tels individus signifierait l’absence de tout futur politique pour les élus qui oseraient le faire. Nous voyons donc que l’argent tient une place primordiale en politique.

Un autre défaut du système actuel est l’importance donnée aux partis politiques. En effet, les qualifications d’un candidat, son intégrité morale, et sa bonne volonté deviennent secondaires par rapport au parti qui le soutient et à sa position dans le dit parti. De nos jours, les candidats ne peuvent pratiquement pas se faire élire sans l’appui d’un parti, dont ils sont forcés de suivre la ligne. Il va sans dire que ces partis politiques, toujours à la recherche de fonds, sont également contrôlés par les intérêts mercantiles.

En réponse à tous ces problèmes, la TUP propose un système de démocratie sans parti. Dans un tel système, des candidats politiquement indépendants seraient dans l’obligation d’annoncer leur programme d’une manière très claire. Dans le cas où le candidat élu manquerait de réaliser son programme, il pourrait se voir forcé de démissionner. Cette mesure a pour effet d’empêcher que les politiciens fassent de grandes promesses, simplement pour se faire élire. Un système sans parti aura également pour effet de diminuer la corruption. Bien sûr, il est naturel que des individus partageant un même idéal, s’associent et travaillent ensemble pour le réaliser. En fait, quel pouvoir de transformation aurait un individu isolé ? Toutefois, il est clair que la formalité actuelle d’affiliation à un parti a ses inconvénients. Une approche plus équilibrée sans cette nécessité d’affiliation pourrait résoudre de tels problèmes.

Donc, en plus de la démocratie économique, la TUP recommande un système politique démocratique mais avec certaines modifications. La TUP supporte la division en trois branches, exécutive, législative et judiciaire, en y ajoutant toutefois un département indépendant du trésor public. Sa fonction serait de contrôler les dépenses fédérales, et d’exposer les points forts et les faiblesses des programmes gouvernementaux. Il devrait également tenir la comptabilité des trois autres départements, qui devraient fonctionner indépendamment les uns des autres.

Il faut noter que le gouvernement central et les autres structures politiques ne devront pas se mêler des affaires économiques, dont la gestion sera décentralisée. Les administrations locales devront gérer certaines industries clefs, par l’entremise de gestionnaires qu’elles emploieront.