Positions de la T.U.P. en matière de sécurité, de politique correctionnelle, de croissance démographique et d’environnement

Pour tout problème la TUP recherche les solutions les plus créatives et les plus intégrées. Tout problème est lié à un certain contexte social qu’il faut prendre en compte pour aller aux racines du mal. Chacune des propositions ci-dessous a pour objet de faire progresser le débat sur ces sujets.

Sécurité et politique correctionnelle : le concept de justice varie largement selon la société et son degré de développement. Ce qui considéré comme  juste par une société est considéré comme injuste par une autre. La conception générale est que l’on doit punir les criminels avec une « juste » punition qui correspondrait ou serait proportionnelle au crime commis.  C’est la justice commerçante dans laquelle le mal fait doit être payé dans sa totalité. Pourtant il s’agit d’une appréciation relative, dépendante de l’époque, de la région et du type de société où la justice est rendue. La TUP de son côté préfère réformer le criminel plutôt que de le punir. Les humains sont incapables d’un jugement parfait et leur capacité d’évaluation est toute aussi limitée. Il n’est donc pas normal qu’ils cherchent à se punir les uns les autres et devraient se contenter de se corriger mutuellement du mieux possible. La TUP propose pour cela une série de mesures rectificatrices. Elle est aussi consciente que dans ce système de justice relative, une bonne sélection des juges est primordiale. Ils doivent allier culture, intelligence pénétrante et caractère.

Dans le système de procès, les chances d’erreur sont multiples. Il est impossible de vérifier le témoignage des témoins et les enquêteurs devraient être invités à présenter leurs preuves. Il semble également risqué de se fier totalement aux avocats car leurs interprétations de la légalité ou de la réalité sont plus conflictuelles qu’éclairantes. Sans doute faut-il laisser la décision finale au juge, et donner au jury la responsabilité de l’assister. Finalement ce système ne peut être complet sans une procédure d’appel permettant de contester toute décision judiciaire.

On ne peut mettre tous les criminels dans le même panier. Nombreuses et variées sont les raisons poussant quelqu’un au crime. La TUP reconnaît cinq types de criminels. Le premier sont les criminels par instinct. Généralement il s’agit de personnes calmes qui prennent plaisir à de petits actes criminels. Bien que cédant facilement à l’instigation d’autres personnes, ils s’abstiennent cependant de commettre des délits majeurs. Le problème est que l’éducation a peu de prise sur eux et qu’ils sont donc difficilement réhabilités.

La deuxième catégorie comprend les malfaiteurs par habitude. Les personnes de ce type ne sont pas forcément intelligentes mais se délectent de cruauté et sont incapables de compassion. Elles font preuve généralement d’une grande habileté dans l’exécution de leurs forfaits. De peu de force morale, elles développent le plus souvent une dépendance vis à vis du crime. Malgré tout, un processus de réhabilitation bien conçu peut les guérir de ce problème.

La troisième classe de malfrat le devient à cause de l’environnement. La pression de la famille ou de pairs en est la raison la plus fréquente. Bien souvent des parents dépravés passeront ce défaut à leurs enfants. Pour traiter correctement ces individus il est nécessaire de savoir d’où vient la mauvaise influence, que l’on peut alors contrer. Les personnes de cette catégorie sont susceptibles de dégénérer encore plus s’ils sont emprisonnés avec les criminels par habitude.

Les criminels par nécessité forment la quatrième catégorie. La plupart des crimes commis dans ce monde sont motivés par l’indigence, la non-satisfaction des besoins les plus primaires. Dans une société tupiste où l’accès aux nécessités de base est garanti, ce type de criminel devrait progressivement disparaître. Les personnes tombant dans cette catégorie devraient faire pression sur la société pour ne pas perpétuer cet ordre des choses. La société, étant elle-même responsable, n’a pas le droit de juger un tel comportement.

La cinquième catégorie de criminels le devient à cause d’une saute de volonté. Il s’agit d’une maladie psychique guérissable qui se traduit par des affections mentales temporaires telles le crime passionnel ou la kleptomanie. Ici une réhabilitation mentale serait plus effective qu’un emprisonnement.

Croissance démographique: Il faut considérer deux facteurs pour bien appréhender la question de l’expansion de la population. La disponibilité des ressources et la disponibilité de l’espace. Bien que notre planète soit suffisamment vaste et abondante pour satisfaire les besoins alimentaires de tous, un grand nombre manque toujours de nourriture, faute d’efforts coordonnés et d’un plan correct. Si l’espace habitable de cette Terre était proprement utilisé, il y aurait suffisamment de place pour les humains et toutes les autres espèces.

Pour la TUP quatre facteurs aident la croissance démographique à s’établir à son niveau naturel. Premièrement, la présence d’une démocratie économique qui permet aux gens de satisfaire leurs besoins alimentaires. Deuxièmement, l’accès aux soins médicaux garantissant la bonne santé de la population. Le troisième est l’absence, dans la mesure du possible, de soucis et de stress. Quatrièmement, l’élévation du niveau intellectuel des gens par l’éducation. Prises conjointement, ces mesures tendraient à garder le taux de natalité à un niveau raisonnable. Là où la population est (relativement) éduquée et affluente, c’est un fait que le taux de natalité décroît. Dans les pays en voie de développement comme la Chine ou l’Inde, et dans les pays où des secteurs entiers de population restent pauvres tel les U.S.A., le taux de natalité augmente. En revanche La Suisse, la France et les pays scandinaves ont tous une natalité en déclin à cause de leur richesse.

Avec les progrès étonnants de l’agriculture, une terre correctement gérée sera plus qu’à même de satisfaire les besoins de sa population. L’idée que le monde risque de devenir surpeuplé est un mythe brandi par les capitalistes pour masquer le fait que les exploiteurs c’est eux. L’attention du public est ainsi divertie des problèmes réels d’exploitation et de justice économique.

Environnement: il est clair que les intérêts financiers sont pour la plupart responsables de la destruction de l’environnement. Presque toutes les récentes découvertes scientifiques récentes ont leurs effets secondaires négatifs, que l’on ne peut comprendre puis minimiser qu’au prix d’intenses et coûteuses recherches. Comme ce processus correctif est par trop coûteux et réducteur de profits, le patronat est en général très opposé à toute adoption de nouveau standard de sécurité ou environnementaux. C’est d’autant plus problématique que la direction de la recherche scientifique est dans une large mesure dictée par ces mêmes élites. Il n’est pas rare de voir des chercheurs indépendants se voir refuser le financement pour une recherche adressant un problème écologique, particulièrement si elle présente une menace pour une industrie existante. La recherche sur les moteurs automobiles à carburant non-fossile a lieu, mais avec une fraction des ressources allouées à la recherche sur les carburants fossiles. De même les recherches portant sur les énergies alternatives (solaire, éolienne, biogaz, etc.) sont beaucoup moins fondées que l’énergie nucléaire.

Dans la TUP, le contrôle de la science échapperait aux chercheurs de profit. Les industries clefs seraient dirigées par l’état sans pertes ni profits, et la recherche serait hors de portée du patronat. Chaque localité comptera sur ses ressources naturelles ou celles qui peuvent être synthétisées. Dans ce cas « pollueur payeur » cesse d’être un slogan pour devenir une réalité incontournable.

Remarquons que la pollution est profitable seulement pendant une courte période. Les sociétés augmentent leurs profits en se débarrassant des effets secondaires négatifs sur l’environnement et l’ensemble de la société. Au bout du compte, la correction des effets cumulés d’années de pollution et de viol de l’environnement demandera une énergie et des ressources énormes. La TUP soutient que le calcul des profits doit prendre en compte non seulement le coût de production, de distribution, de main d’œuvre, etc., mais aussi les coûts sociaux et environnementaux impliqués. Les coûts sociaux sont l’ensemble des facteurs qui affectent négativement les capacités physiques, mentales ou spirituelles des gens que ce soit dans l’immédiat ou dans l’avenir. Par exemple le transport routier est une activité non rentable si l’on prend en compte ses coûts sociaux. Car actuellement les coûts d’entretien des autoroutes ne sont pas calculés, l’impact sur l’environnement n’est pas correctement évalué, les dégâts occasionnés par l’exploitation et l’assèchement des réserves de pétrole n’est pris en compte tout comme les problèmes de santé dus à la pollution de l’environnement. Sans compter les embouteillages, les accidents, la fatigue et le stress des conducteurs et de leur famille. Bien que le transport routier permette une livraison plus rapide, et donc de plus grands profits, d’un point de vue social, le rail est une meilleure alternative.

L’idée de coût social est totalement liée au concept écologique de durabilité. En agriculture tout particulièrement, les coûts générés par l’utilisation de produits chimiques l’emportent de loin sur les prétendus bénéfices à court terme. Il faudrait au contraire réduire la pollution engendrée par  les pesticides et les engrais chimiques, en privilégiant une agriculture décentralisée intégrant les principes d’agriculture idéale décrits au chapitre 4. La recherche agricole ne devrait donc plus viser la qualité et l’efficacité uniquement, mais aussi la durabilité. Ainsi, des études récentes indiquent que certaines techniques biologiques avancées conduisent à une amélioration de rendement, sans baisse de goût et de valeur nutritionnelle.

Les partisans d’un développement économique durable s’opposent généralement à tout ce qui réduit la capacité productrice de la terre, et détruit la santé des êtres humains et des autres formes de vie.  C’est pourtant le chemin qu’a pris l’économie mondiale. Dans le capitalisme, la possibilité d’un gain à court terme supplante toutes considérations sur les conséquences futures. Lors de conférences internationales telles le Sommet de la Terre, des scientifiques ont déclaré que l’économie mondiale détruisait les systèmes écologiques à un rythme mille fois supérieur à leur vitesse de reproduction. Il a également été prédit qu’au rythme actuel de destruction, tous les systèmes de support de vie de la planète – la couche d’ozone, l’air respirable, le sol cultivable, l’eau potable, et les forêts – seront dévastés d’ici cinquante ans. C’est donc une question de vie ou de mort que de réduire le pouvoir de décision du patronat. Ils ont trop de fois ignoré les considérations d’intérêt général et continueront à le faire si les gouvernements ou les peuples n’interviennent pas pour les en empêcher.