Coopératives agricoles

Pour la TUP, le système coopératif est idéal pour l’agriculture, et cela malgré ses échecs dans les pays communistes. En effet, les grandes coopératives d’Union Soviétique et particulièrement de Chine, avaient des taux de production très bas, qui causèrent de sévères pénuries alimentaires. Il faut comprendre que ces communes gérées par l’état étaient bien loin du concept Tupiste de coopératives. Un de leurs défauts fut l’incapacité de créer un sentiment de participation chez les travailleurs, en leur refusant propriété privée et motivations financières. Deuxièmement, la planification était effectuée par les autorités centrales, ôtant toute voix au chapitre aux populations locales. Toutes sortes de violences y compris le meurtre furent utilisées pour appliquer le système de communes.

A l’opposé, la TUP ne se propose pas de saisir les terres agricoles, ou de forcer les agriculteurs à joindre des coopératives. La TUP est cependant consciente qu’un tel système coopératif ne peut réussir sans la présence de certains facteurs essentiels. Par exemple, il a besoin d’un environnement économique intégré, de besoins économiques communs, et d’un marché local. De plus le processus d’application de ce système doit suivre certaines étapes bien précises. Pendant la première étape, une évaluation des propriétés économiques serait réalisée. Les agriculteurs propriétaires de terres profitables conserveraient leurs droits de propriété s’ils le désirent, tandis que ceux dotés de terres insuffisantes ou peu productives, (propriétés non-économiques), seraient encouragés à former des coopératives. Ils conserveraient aussi les droits de propriété de leur terre. Quant à ceux qui travaillent comme employés dans les fermes privées, ils auraient droit à un pourcentage du produit net, ou du profit, en plus de leur salaire. Au sein des coopératives, les rétributions financières s’effectueraient en fonction de la propriété et du travail, avec une importance égale donnée au deux – à savoir, les parts de profit distribuées sont basées sur le travail réalisé et le pourcentage des terres coopératives que l’on possède. En plus de cela, il y aurait un système de primes basées sur les profits réalisés. De cette façon, le désir naturel de propriété et d’autonomie de chacun ne serait pas violé. Chaque coopérative devrait élire ses gestionnaires, rémunérés en fonction de leur compétence. Le tableau suivant donne un exemple des pourcentages de profit revenant aux membres d’une coopérative, en fonction de leur investissement, de leur travail et de la productivité.

  Hectares possédés Pourcentage de la production totale Parts Main d’œuvre Pourcentage du profit
Fermier A 2 7,4 % 7,4 33 % 9,86 %
Fermier B 5 14,8 % 14,8 33 % 19,73 %
Fermier C 10 33,3 % 33,3 33 % 44,39 %
Fermier D 15 44,4 % 44,4 0 % 26,02 %

Un des avantages immédiats des coopératives serait une utilisation accrue des terrains en bordure des exploitations. Particulièrement dans des régions peu agricoles, ou à forte densité de population, il arrive qu’une grande quantité de terres soient gâchées par des clôtures, et des bordures inutilisées. Un autre avantage majeur serait l’achat collectif d’équipements agricoles actuellement au-delà des moyens individuels de chaque agriculteur. Avec le capital ou des emprunts collectifs, des systèmes d’irrigation, barrages, et autre équipement moderne peuvent être achetés ou développés. En outre, une planification collective permettra le développement de terres précédemment infertiles.

Au cours de la deuxième phase de la formation des coopératives, on proposerait à chaque agriculteur de former ou de joindre une coopérative. Il s’agira là d’une adhésion volontaire de la part des agriculteurs, qui auront déjà vu de nombreuses réussites et auront eu le temps de peser les avantages évidents d’un tel système.

A la troisième phase, il y aurait une réévaluation et une distribution rationnelle des terres. La propriété sera alors déterminée en fonction de la surface minimale nécessaire pour permettre à un agriculteur de gagner correctement sa vie, et de la capacité des individus en question à utiliser la terre.

Il se peut que dans le futur, le développement d’un véritable esprit collectif rende obsolète le concept de propriété terrienne. Mais ceci ne peut se réaliser sans les étapes précédentes, et un développement général de l’humanité.